Le verdict est tombé, vendredi 16 septembre en début d'après-midi. Damien Aktas a été reconnu coupable de violences ayant entraîné la mort sans intention de la donner, commises en raison de la race, l'ethnie ou la religion. En 2019, l'universitaire guinéen Mamoudou Barry, perdait la vie des suites d'une agression violente à Canteleu, sous un flot d'injures racistes.
Damien Aktas a été condamné à neuf ans de prison. L'accusé, souffrant de schizophrénie, a déjà passé plus de deux ans et demi au sein d'une unité pour malades difficiles (UMD) au centre hospitalier du Rouvray. C'est d'ailleurs dans cette unité, sous haute surveillance, qu'il va purger sa peine. "Comprenez-vous le délibéré ?", lui a lancé le président. "Non", a répondu l'accusé sous traitement, la tête penchée, regard dans le vide. Sa pathologie a d'ailleurs été au cœur du procès. Les juges ont finalement retenu l'altération de son jugement et non son abolition, ce qui le rend pénalement responsable.
Un crime raciste ?
Le verdict est demi-soulagement pour la veuve de Mamoudou Barry, Fatoumata, qui a assisté aux faits. "J'aurais souhaité qu'il ne se retrouve plus dans la rue. Que quelqu'un d'autre ne perde plus sa vie, qu'une autre famille pleure, que d'autres enfants se retrouvent orphelins", a-t-elle réagi, les sanglots dans la voix, à propos de Damien Aktas. Pour elle, le caractère raciste de l'agression ne faisait aucun doute.
Pour l'avocate de la défense, Herveline Demerville, qui prend acte de la décision, il ne s'agit pas exactement d'un crime raciste. "Il y a eu des insultes racistes au moment des faits, est-ce que le crime a été réalisé en raison de la race ? Non, ce n'est pas ce qu'a retenu la cour criminelle", explique-t-elle.
L'accusé a 10 jours pour faire appel du verdict. Une procédure au civil est encore en cours. La famille de Mamoudou Barry demande plusieurs dizaines de milliers d'euros de dommages et intérêts. Des associations, comme la Licra et SOS Racisme, parties civiles, ont demandé 1 euro symbolique.
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