Un samedi soir en quatre heures, il a fallu fermer tous les hôtels et les restaurants. C'était le 14 mars 2020, quelques jours avant le premier confinement qui a figé la France le 17 mars, en raison de la Covid-19. Tous les professionnels présents lundi 28 février à Bagnoles-de-l'Orne, lors de l'assemblée générale de l'Umih61, plus important syndicat ornais des hôteliers restaurateurs, s'en souviennent.
Des PGE à rembourser
Depuis, le télétravail, mais aussi le changement des habitudes de vie des salariés, ont fait baisser de façon drastique la fréquentation des restaurants chaque midi. Certaines entreprises du BTP se sont équipées de véhicules dans lesquels leurs salariés déjeunent à la gamelle. La pause est plus courte, mais chacun rentre chez lui plus tôt en fin de journée. Le constat est aussi à la disparition des séminaires d'entreprises, et de l'hôtellerie d'affaire en général : les visioconférences sur Internet ont remplacé les colloques.
Quasiment deux ans après le premier confinement, il faut commencer à rembourser les PGE, les fameux Prêts garantis par l'État, mais "beaucoup d'entreprises n'ont plus aucune trésorerie, la situation est catastrophique pour certains", s'inquiète Roger Bellier, le président de l'Umih dans l'Orne. La profession réclame un étalement des remboursements des prêts sur dix ans et des allègements des charges sociales.
Ecoutez ici Roger Bellier:
La saison estivale se prépare
Pour générer à nouveau de la trésorerie, tous espèrent le retour des touristes, notamment britanniques, à l'été prochain. Mais un autre souci pour les professionnels de l'hôtellerie-restauration est de retrouver du personnel qualifié avant le début de cette saison estivale. L'hôtellerie-restauration recrute actuellement 230 000 employés. Pour tenter d'aider au recrutement, la profession vient d'être revalorisée, "+ 16 % depuis 2018, c'est une avancée sociale historique", souligne Philippe Lefèvre, le président normand de l'Umih. Il demande à ses confrères de mettre en place des "mini-stages" de trois à cinq jours dans leurs établissements, pour inciter les plus jeunes à s'orienter vers ces métiers. Le vice-président national de l'Umih, Jean-Virgile Crance, a quant à lui souligné la nécessaire adaptation de la profession aux exigences des salariés d'aujourd'hui, concernant les congés et les coupures de week-end. "J'ai entendu vos difficultés et les services de l'État sont à votre écoute", a conclu le préfet de l'Orne Sébastien Jallet.
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