Le confinement a eu son lot d'effets négatifs. Pour certains, ça a été un déclic. C'est le cas d'Arnaud Thomas. Ce Caennais d'origine a travaillé 18 ans en tant que codeur informatique. "C'est un métier qui me plaisait, mais lors du confinement, je travaillais chez moi, je n'avais plus vraiment de lien avec mon entreprise, il manquait quelque chose", confie-t-il. Le quadragénaire a donc diversifié ses journées entre code et travail du bois avec une scie à chantourner. Il s'est mis à réaliser des prénoms en bois, qui ont rejoint ceux proposés par sa compagne Marie Herrero, en tricotin. "La création a toujours fait partie de mon monde, indique la jeune femme. C'était toujours en arrière-plan parce que j'avais ce qu'il me fallait sur le pan professionnel." Après de longues études, Marie Herrero, originaire du sud-ouest de la France, a travaillé dans la chimie. Dernièrement, elle était à Nestlé à Creully avant de se reconvertir totalement. "À la naissance des enfants, la déco nous a intéressés et le tricotin s'est avéré une évidence, alors j'en ai fait pour ma famille, mes amis, puis j'en ai mis à la vente sur des plateformes." Ces prénoms dédiés principalement aux chambres d'enfants ont rapidement eu du succès. Avec "Monsieur", le surnom qu'elle donne à son conjoint, ils ont décidé de créer leur propre site "et ça a vraiment bien pris. En voyant que ça marchait, j'ai arrêté la chimie et je suis partie là-dedans." Désormais, le couple travaille de chez lui, un environnement qui convient tout à fait à Marie Herrero : "C'est un luxe de pouvoir travailler à domicile. C'est la liaison parfaite entre la vie pro et perso." Cependant, la place commence à manquer, et les deux artisans ne diraient pas non à une pièce de plus. Il faut dire que les commandes affluent, et la période de Noël qui approche y est pour beaucoup. "Sur un an, on est à peu près à 200 commandes par mois et là, nous sommes dans une période de pic, donc on impose une limite de ventes par jour."
Aucun regret
Avoir une entreprise à soi "n'est pas toujours évident", et les jeunes parents font beaucoup plus d'heures que lorsqu'ils étaient salariés : "Lorsque Monsieur va chercher les enfants à l'école, j'en profite pour avancer sur mes tricotins. Quand ils rentrent, on joue ensemble, puis au moment où ils vont se coucher, on s'y remet."
Cette liberté, Marie Herrero ne la regrette absolument pas : "Je suis à ma place et ça n'a rien à voir avec le statut d'employé. Je suis contente de moi", sourit-elle. Les deux jeunes entrepreneurs ont encore plein de projets. Manque, désormais, un peu plus de temps.
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