Les greniers du centre commercial des Docks Vauban, au Havre, accueillent depuis la mi-mai des artistes qui préparent in-situ une grande exposition intitulée "Circuit Court".
Réunis sous le Collectif 624, ils se connaissent bien et avaient envie de réaffirmer leurs origines et leur amour pour Le Havre et son architecture. Et ce n'est pas un hasard s'ils ont choisi ce nom : il leur a été inspiré par l'architecte Auguste Perret, à qui ils voulaient rendre hommage.
Le nombre 624 est une unité de construction qui est la distance entre deux piliers en béton de ses célèbres immeubles d'après-guerre, qui constituent le cœur du centre de la ville.
De l'arbre à la feuille...
mais de papier !
Cyrille Gouyette, secrétaire général de l'association et commissaire de l'exposition, a réuni cinq artistes havrais, Jean Baptiste Perrot, Ratur, Sckaro, Quentin DMR et Joachim Romain, qui, "traversés par la question environnementale du circuit court, se sont demandé quel était le trajet de la matière et la place de l'homme et de son image dans notre société de consommation". Cette exposition est une quête de réponses qui invite le visiteur à "réinterroger la société de consommation pour se tourner vers le réemploi des matériaux et redonner du sens à des objets qui se détériorent ou se décomposent".
C'est tout naturellement qu'elle se tient au Havre, port leader du commerce de matériaux. Ces cinq artistes démontrent une volonté commune de décloisonnement des arts en se nourrissant des œuvres des événements passés d'Un Eté au Havre et apportent leur regard sur les collections du MuMa.
De l'entrepôt au centre commercial
De leur réflexion, ils créent ensemble une exposition très immersive qui propose de passer de l'univers de chaque artiste à un autre avec homogénéité, selon le fil conducteur du cycle de la vie du papier, dans un lieu devenu emblématique de la consommation.
Leurs œuvres imposantes seront en effet installées dans un vaste espace des Docks Vauban pour exploiter ce lieu magnifique autrefois entrepôt qui servait de greniers à stocker du grain, qui depuis est devenu paradoxalement un centre commercial.
Polystyrène, mousse, affiches, bois...
Sans vouloir trop en dévoiler, la visite suit un chemin évolutif. Si l'on repart à la source, le bois devient papier, puis affiche, réclame, annonces et publicité : c'est le cycle de la vie. La première étape est une découpe de bois réalisée par Arthur Maslard, alias Ratur, qui souhaite "faire renaître la charpente" des greniers des Docks et ainsi que "la nature reprenne ses droits". Pour la deuxième étape, Oscar Maslard, dit Sckaro, a conçu une installation à partir de papier brut en lévitation. Le parcours se poursuit à travers des créations à base d'affiches déchiquetées, de polystyrène ou de feuilles en mousse. Jean- Baptiste Perrot, qui "s'intéresse aux erreurs provenant des nouvelles technologies", a décidé de créer des volumes "Polystyglitch" à partir d'emballages recyclés de biens de consommation, destinés à remplir un container in situ. L'image est aujourd'hui numérique, virtuelle sur internet et les réseaux sociaux. La publicité est elle aussi numérique. On constate aujourd'hui une dématérialisation par le numérique et une surconsommation visuelle qui mène à une pénurie d'affiches papier. Quentin DMR a lui choisi de travailler sur quatre installations conçues à partir d'une seule photo d'un seul visage, représentant toute la population havraise. Le parcours se termine par une galerie d'exposition, plus traditionnelle, d'autres œuvres des cinq artistes et un espace lounge accueillant pour méditer sur le circuit court après cette expérience surprenante.
Pratique. Du vendredi 18 juin au mercredi 15 septembre aux Docks Vauban, quai des Antilles. Accès entre portes 1 et 3. Gratuit.
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