Vous vous étiez déjà présenté aux régionales en 2015, avec un score de 1,83 %. Pourquoi vous représentez-vous cette année ?
"Nous, Lutte Ouvrière, nous nous présentons dans toutes les élections pour faire entendre le camp des travailleurs, les préoccupations du monde du travail, c'est-à-dire de la majorité de la population, salariés, retraités, chômeurs. Ils font tourner l'ensemble de la société et produisent toutes les richesses, mais subissent la politique économique d'une minorité, le grand patronat. C'est le cas en Normandie, mais ailleurs également."
Votre but est-il de gagner ou seulement d'être représenté ?
"C'est d'abord de se présenter afin qu'il y ait une expression politique du monde du travail. Je ne suis pas un politicien professionnel, je suis ouvrier. Je veux que mon camp se fasse entendre dans ces élections. Les élections régionales ne changeront pas la situation, ni le sort des salariés. La Région brasse des milliards, mais ça ne changera pas le sort de la majorité de la population. Les grands partis se présentent dans ces élections pour des plans de carrière, souvent pour obtenir des postes où ils peuvent socialement fréquenter la bourgeoisie."
La gauche appelle à un grand rassemblement. Pourquoi ne pas la rejoindre ?
"La gauche ne mène pas une politique qui correspond aux revendications du monde du travail. Aujourd'hui, le chômage explose, les chômeurs verront leurs allocations baisser à partir du 1er juillet, les retraites et nos salaires sont bloqués depuis des années : il faut qu'il y ait une expression politique et la gauche n'y répond pas. Lorsqu'elle était au gouvernement, la situation a empiré."
Quel est votre programme pour la Normandie ?
"Au niveau régional, comme ailleurs, la seule solution d'avoir un programme de lutte, ce sont des combats, des grèves. On se présente pour mettre en avant les revendications du monde du travail, le fait d'augmenter les salaires, les allocations de retraite."
Avez-vous la possibilité de le faire à l'échelle régionale ?
"Si on était élus, on serait des porte-voix du monde du travail en expliquant que même au niveau d'un conseil régional qui brasse des milliards, il n'y a aucun contrôle. Je travaille chez Renault, premier industriel de Normandie. La Région, comme l'Etat, distribue des subventions à un groupe qui est multimilliardaire. La Région distribue fréquemment des aides et des subventions à des groupes qui ont de l'argent. Ça n'empêche pas ces derniers de supprimer régulièrement des emplois, d'avoir recours à des salariés intérimaires. En cette période de crise sanitaire, qui accentue la crise économique, notre camp subit de plein fouet le diktat du patronat. On le voit avec des suppressions de postes, des licenciements. Tout ça pour qu'une minorité continue à s'enrichir. En 2021, les multimilliardaires sont plus nombreux et plus riches qu'en 2020."
Est-ce que la crise sanitaire a renforcé votre engagement ?
"Elle l'a éclairé. La pandémie est le résultat d'une société complètement folle, et l'image de la société dans laquelle on vit. Rappelez-vous, au début, le port du masque n'était pas obligatoire. Ensuite, il y avait tellement peu de masques que la situation est devenue complètement folle dans les hôpitaux. Cela fait des années que le monde de la santé réclame des effectifs, qu'il y en a ras le bol de cette politique de rentabilité. Tous les gouvernements, les uns derrière les autres, ont dit que l'hôpital devait être rentable. Les hôpitaux sont saturés, on a fermé des lits partout, et on dit aujourd'hui 'il y a un problème dans la santé'. C'est une grande découverte !"
A titre personnel, qu'est-ce qui motive votre engagement politique ?
"Je suis militant de Lutte Ouvrière, je suis communiste révolutionnaire, je milite pour qu'on se débarrasse de cette société capitaliste, basée sur les inégalités. D'un côté, il y a des gens très riches qui vivent très très bien. En face, la majorité de la population se serre la ceinture, ne sait pas si elle aura un boulot demain, ne sait pas si elle pourra vivre décemment avec la retraite. Le monde capitaliste est un monde injuste. Je milite pour une société communiste où tout le monde pourrait vivre correctement, sans aucun problème."
Qui est Pascal Le Manach ?
Son parcours personnel
Pascal Le Manach, 54 ans, est originaire de région parisienne. Il est né à Meudon, dans une famille de militants communistes, en face de l'usine Renault de Billancourt. Il s'est engagé à l'âge de 16 ans dans le parti trotskiste. Son parcours personnel l'a ensuite fait voyager en Seine-Maritime. Il travaille depuis vingt-cinq ans dans l'usine Renault de Cléon, où il est également militant syndical. Sa devise ? "Ni rire, ni pleurer, [...] mais comprendre". Empruntée à Spinoza.
Ses mandats politiques
Pascal Le Manach est conseiller municipal à Oissel, près de Rouen, depuis 2020. Il l'avait déjà été entre 2008 et 2014. En 2015, il s'était déjà présenté pour la première fois en tant que tête de liste aux élections régionales. Auparavant, il était uniquement sur les listes.
Son équipe
En Seine-Maritime, la tête de liste est Valérie Foissey, aide-soignante. Dans l'Eure, il s'agit de Mélanie Peyraud, enseignante. Dans la Manche, on trouve Christophe Garcia, postier. Dans le Calvados, c'est Pierre Casevitz, enseignant, et dans l'Orne, Charlotte Séchet. Toutes les listes sont complètes. Pour faire campagne et parcourir la Normandie, Pascal Le Manach va poser des congés sans solde.
La semaine prochaine : Hervé Morin, président sortant candidat à sa succession
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Un communiste et en plus révolutionnaire alors là il faut le conserver dans un zoo car espèce en voie de complète extinction.