"Je suis le meilleur pizzaïolo à vélo de Rouen !" Non sans humour, Paul Simon souligne toute l'originalité de sa démarche. Depuis le mois de décembre, cet habitant de Saint-Étienne-du-Rouvray promène sa mini-pizzeria itinérante avec son vélo jusque sur les marchés de la rive gauche de l'agglomération, comme le jeudi à Sotteville-lès-Rouen. Ce lancement, c'est la concrétisation d'un long cheminement pour celui qui admet "fonctionner par cycles". Après des études dans le domaine de l'audiovisuel, ce passionné de cinéma asiatique s'est finalement réorienté vers la cuisine italienne, dans un restaurant de Rouen. C'est là qu'il a officié pendant des années comme pastaïolo, tout en se perfectionnant à l'art de ce qu'il appelle "la vèra pizza napolitana".
"Il y a un côté enfantin dans le vélo"
Sans jamais perdre de vue l'idée de lancer sa propre affaire, il a longtemps cherché la forme idéale pour s'affranchir des contraintes du local. "J'ai pensé à un container en bord de Seine, à un Piaggio avec un four à l'arrière…" Finalement, c'est pour le vélo qu'il a opté. Quatre fois par semaine, Paul Simon fait jusqu'à six kilomètres, dans un sens puis dans l'autre, avec sa monture et sa fidèle remorque. L'assistance électrique ? "On ne peut pas la mettre tout du long, sinon ça draine la batterie. Alors il faut jouer du mollet", s'amuse-t-il. Pourtant, à 38 ans, il lui a fallu se remettre en selle brutalement : "Je n'avais pas fait de vélo depuis des années. Je m'y suis remis quand j'ai acheté le vélo et la remorque, donc j'ai fait mes six derniers mois de travail à Rouen à vélo, pour me préparer. Jusqu'à 28 km par jour."
Qu'il neige, qu'il pleuve ou qu'il vente, rien ne l'arrête. C'est peut-être même l'aspect qu'il préfère de sa nouvelle vie professionnelle nomade. "Il y a un côté très enfantin dans le vélo, une liberté, on sent le vent sur soi, il y a des souvenirs qui reviennent. Même après une journée difficile, le vélo permet de rentrer serein, de faire le vide. Ça me permet d'enchaîner, de faire les devoirs avec mes enfants", apprécie-t-il.
Un exutoire nécessaire, alors qu'il a "la tête dans le guidon depuis des mois". Au propre comme au figuré. Car il faut dire que sa jeune entreprise lui prend énormément de temps, entre les trajets, les installations sur les marchés et la préparation de ses ingrédients. Même la nuit, la pizza le réveille à deux heures du matin pour travailler sa pâte. Mais Paul Simon y trouve une forme d'équilibre, en proposant "des recettes simples" et en étant libre "d'être un jour à un endroit et ailleurs le lendemain". Libre, on vous dit !
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