Pas toujours facile de se tourner vers l'avenir quand on a traversé un cancer. Souvent, même après des années de rémission, les banques tiquent quand il s'agit d'accorder un prêt à un ancien malade. "Même si la loi a prévu des dispositions pour améliorer la situation, les difficultés sont réelles", présente Pascale Despres, directrice de l'ORS, l'Observatoire régional de la santé.
La double peine pour les patients
C'est à force de témoignage d'association de patients, mais aussi de proches que l'institution a décidé de lancer une étude approfondie sur le sujet. "Nous avions par exemple ici une collègue qui a même caché sa maladie pour pouvoir emprunter et acheter une maison, raconte la directrice. Je connais aussi quelqu'un qui a retardé son diagnostic pour être sûr de décrocher un crédit. C'est dramatique d'arriver à ce genre de situation dans un pays comme la France."
Récemment, une jeune chercheuse, Julie Pasquier, a rejoint l'équipe. Spécialisée en statistiques appliquées à la santé, et bénéficiant en plus d'une formation dans le domaine des assurances, elle semblait tout indiquée pour se lancer sur ce projet. Car cette problématique, à la croisée entre gestion et santé, est encore très méconnue. "J'ai commencé mes recherches bibliographiques, on ne trouve absolument rien sur le sujet!" explique-t-elle.
Financement participatif
Délais trop long, refus, complications administratives… "Même le fait de devoir retourner à l'hôpital 10 ans après son cancer pour retrouver son dossier médical, c'est une double peine pour les patients, poursuit la jeune femme. Pourtant, il y a beaucoup de cancers après lesquels on vit très bien aujourd'hui. C'est par exemple le cas du cancer des testicules: on l'a vers les 18-25 ans mais le patient n'a après pas plus de risque médical que n'importe qui d'autre."
Première étape de l'étude: récolter 3 600 € pour permettre à Julie de consacrer une journée de travail par semaine au dossier. En juin, elle présentera une demande pour une bourse d'étude qui lui permettra de consacrer trois ans de recherche à temps sur le sujet. L''ORS a donc lancé une campagne de financement participatif, "le meilleur moyen de témoigner de l'intérêt des gens et appuyer notre démarche", assure Pascale Despres.
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