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Paris (AFP). A Paris, la guerre est arrivée au bistrot d'à côté

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Paris (AFP). A Paris, la guerre est arrivée au bistrot d'à côté
Des personnes s'étreignent devant le Carillon au lendemain des attaques terroristes, le 14 novembre 2015 à Paris - AFP
Abasourdis devant la "boucherie" du Bataclan, consternés rue de Charonne: samedi, aux abords des lieux des attentats de la veille à Paris, tous décrivent des "scènes de guerre", une attaque sans précédent contre leur "mode de vie". C'était "une boucherie, des gens avec des balles dans la tête, des gens qui se sont fait tirer dessus alors qu'ils étaient à terre", lâche, près du Bataclan, un policier qui explique avoir participé à l'intervention dans la nuit. Dans la salle de concert de l'Est parisien: au moins 82 morts. Les quatre assaillants sont morts, trois en se faisant exploser. "Je suis juste rentré chez moi prendre une douche et rassurer mes enfants", dit ce trentenaire. "Là je reviens en tant qu'homme." Pour comprendre ce qui s'est passé, "faire mon débriefing personnel". Le quartier demeurait bouclé en milieu de journée, ont constaté des journalistes de l'AFP. Devant l'entrée du Bataclan, des camions de police bloquent la vue aux centaines de caméras du monde entier. Des véhicules funéraires évacuent les corps. "J'étais au fond de la salle, c'est ce qui m'a sauvé", témoigne Anthony auprès de l'AFP. Le trentenaire a distingué l'un des assaillants, "pas cagoulé", qui s'est approché "à quelques centimètres" de lui: "J'attendais la balle fatale, j'étais à découvert, avec un mec au-dessus de ma tête", se remémore-t-il. Puis il "rampe, patauge dans le sang et sors à l'air libre", indemne. Au total, les six attaques de vendredi soir ont fait au moins 128 morts à Paris et près du Stade de France à Saint-Denis, où se tenait un match de football France-Allemagne. - "Sans un cri" - Dans le XIe arrondissement, rue de Charonne, où l'un des attentats a fait 19 morts, le périmètre de sécurité a été levé peu après 13H00. A travers le rideau de fer baissé du bar de La Belle équipe, onze impacts de balles bien visibles. Un père les montre à sa fille d'une dizaine d'années, pour qu'elle "sache". A l'intérieur, deux bougies brûlent. Par terre, une flaque sombre. "J'ai entendu des coups de feu vers 21H30. Je suis allé à la fenêtre. J'ai vu deux hommes", témoigne Jean-Luc, kinésithérapeute, qui vit juste au-dessus du bistrot. "Blouson foncé, jean et baskets. Ils étaient tête nue, visage découvert. L'un tirait vers le bar, l'autre avait l'air de surveiller autour". Emu, il poursuit: "A un moment, les deux tiraient. A la kalachnikov. C'était froid, sans un cri. Je n'ai pas l'impression qu'ils aient dit quoi que ce soit. Ils avaient l'arme à la hanche et tiraient, sans arrêt. Cela a duré au moins quatre minutes. A la fin, l'un des deux tirait balle par balle. Ils sont repartis en voiture." En bas, "du sang partout, des corps déchiquetés": "Je suis secouriste, j'ai pris ma trousse, j'ai fait ce que j'ai pu." "La différence avec Charlie, c'est que là, c'est le crime de masse. Pas des journalistes, des juifs, des flics: c'est toi et moi dans notre bar, notre salle de concert, là où on va avec nos gosses", dit Sylvain, la petite quarantaine. Devant le bistrot, badauds et bouquets s'accumulent. Une jeune femme enfouit son visage dans le cou de son compagnon, secouée de sanglots. Des équipes de psychiatres du Samu ont été mobilisées pour faire des maraudes dans le quartier. Marlène Chabaud, 23 ans, lèvres roses et larmes rentrées, est venue se recueillir un moment, avant d'aller donner son sang. "Je passe là tous les jours. J'ai eu besoin de m'arrêter." Au café d'à côté, Nessim, trentenaire au look de hipster, est atterré: "Ils ont visé des lieux emblématiques de tolérance", dit-il d'une voix douce. "Les quartiers bobo de Paris où la mixité a un sens, le Bataclan: la culture partagée. Ils ont visé le Stade de France: le foot, la religion des laïcs."

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