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Paris (AFP). Un carnage commis par M. Tout-le-monde avec une kalachnikov, des corps en pièces détachées

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Paris (AFP). Un carnage commis par M. Tout-le-monde avec une kalachnikov, des corps en pièces détachées
Un blessé évacué du Bataclan le 13 novembre 2015 à Paris - AFP
Des scènes "irréelles", des corps "en pièces détachées", un "carnage": témoignages auprès de l'AFP de survivants, après les attentats sans précédent de vendredi soir à Paris. - "C'est irréel de sortir de la salle et de voir des cadavres", déclare Benoît Werner, qui était au balcon du Bataclan avec son frère et a vu un des tireurs "à cinq mètres". "On s'est retrouvé face au type et il ne nous a pas tiré dessus." A quoi ressemblait-il? "A M. Tout-le-monde avec une kalachnikov". "On s'est allongé entre les sièges, on a rampé. J'attendais au bout du couloir et c'est là que j'ai vu le terroriste." - Une jeune femme explique qu'elle était "près de la scène", qu'elle a "voulu escalader". "On avait une chance sur deux de se prendre une balle en montant sur la scène. On a réussi à s'échapper par une porte et à se cacher pendant deux heures à 25 dans une pièce." "Il n'y a plus que des bruits de balles et de carnage qui retentissent dans ma tête." - "On entendait les gens crier, les otages surtout, et les menaces des ravisseurs: +Regarde-moi+, ils disaient", racontent Charles et Nicolas, 34 ans, qui étaient au Bataclan. "Quand ça a commencé, on croyait que c'était des effets pyrotechniques ou scéniques. On a vu la foule se masser sur le devant de la scène, alors on a essayé de passer par les loges qui étaient bloquées. Du coup, on est allé dans les toilettes, on a défoncé le plafond et on s'est réfugié dans le faux plafond avec une vingtaine d'autres personnes". "Mais la vie continue, on cèdera pas à la peur, on les emmerde", jurent les deux amis. "Mardi je vais à un concert. Keep rocking!" - "Ils ont arrosé, arrosé de balles, toute la fosse": en tentant de "sauver sa peau" du "charnier" du Bataclan, Marielle Timme s'est terrée silencieusement près de trois heures avec sept autres personnes dans la salle de bains d'une loge, avant d'être secourue par le Raid. Installée au balcon, "j'ai tourné la tête, et j'ai vu les types armés, avec des armes automatiques. On reste incrédules cinq secondes, en se disant +mais qu'est ce qui se passe, c'est pas possible+ et là un gars nous a dit +tous à terre!+". "Ce qui nous a fait le plus peur, c'est que le dernier terroriste s'est fait abattre juste à côté de nous, donc on a entendu tous les échanges de coups de feu. Des bombes aussi. Du coup on n'osait pas ouvrir au Raid, parce qu'on ne savait pas si c'était le Raid ou des terroristes." - "Ma copine Claire fêtait l'anniversaire de sa meilleure amie au concert. On n'a aucune nouvelle, les téléphones sont sur répondeur. Je devais me fiancer avec elle dans trois semaines, je ne sais pas si je la reverrai", lâche Yvan Pokossy, un organisateur de soirées de 24 ans. "C'est une fierté pour eux de tuer des gens comme ça? C'est pas humain." - Aux abords du Stade de France, Yassine, 23 ans, travaille dans un restaurant visé par l'une des attaques. Il avait fini son service dix minutes plus tôt. "J'ai vu un corps en pièces détachées. Est-ce que je suis choqué? Pas plus que ça. Pour nous, ça change rien: la seule chose, c'est que les gens vont nous regarder encore plus mal qu'avant. Depuis toujours les attentats nous salissent, nous, notre religion", dit-il. - "Ma copine est au Bataclan, elle m'a laissé un message sur mon répondeur, elle m'a dit ce qu'on dit dans ces moments-là, que tout allait bien aller, quelle m'aimait, et moi comme un con j'ai pas réfléchi et bêtement j'ai couru vers le Bataclan", déclare un trentenaire, qui a voulu garder l'anonymat. "Y'avait un mec qui gisait, un autre blessé à la jambe, un autre à la gorge. Les secours essayaient d'en ranimer un qui est mort depuis. Et là, je me suis retrouvé dans la fusillade, les tirs ont repris. J'ai pris la première rue sur la droite et j'ai couru, couru, et je suis rentré dans le premier bar ouvert." - "J'ai vu une Ford Focus noire qui tirait, à l'angle de la rue de la Folie-Méricourt et de la rue Fontaine au Roy, sur la terrasse du restaurant Cosa Nostra. Il y a eu plusieurs rafales. J'ai vu une vingtaine de douilles par terre", rapporte un témoin d'une des scènes de fusillade dans le XIe arrondissement.
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