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Athènes (AFP). Grèce: match nul pour les mobilisations du oui et du non au référendum

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Athènes (AFP). Grèce: match nul pour les mobilisations du oui et du non au référendum
Des manifestants pour le oui au référendum de dimanche défilent le 3 juillet 2015 à Athènes - AFP
Les partisans du oui et du non au référendum grec ont jeté toutes leurs forces et leurs convictions dans deux rassemblement massifs à Athènes vendredi soir, alors que les deux camps sont au coude à coude dans les sondages, à l'avant-veille d'un vote décisif pour ou contre le plan des créanciers. Impossible de donner à un rassemblement l'avantage sur l'autre: à quelques centaines de mètres d'écart, c'était la même série de prises de parole enflammées, la même ardeur à scander "OXI" (non) ou "NAI" (oui) en cadences et chants exaltés. Et la même affluence ou presque: les supporteurs du non et du gouvernement d'Alexis Tsipras étaient plus de 25.000, selon la police, les militants du oui plus de 22.000. Les rassemblements se trouvaient à portée de clameurs l'un de l'autre: place Syntagma, au pied du parlement pour les premiers, devant le stade de marbre des jeux Olympiques de 1896 pour les seconds, à quelques centaines de mètres de là. "Le sens du non, c'est d'avoir un meilleur accord", s'égosillait Yannis, un employé de banque de 55 ans, pour couvrir le tumulte de la foule. "Le plus important c'est une restructuration de dette, et puis développer le pays en investissant correctement les fonds européens", argumentait-il, loin de souhaiter une sortie de la zone euro. Anastasia, enseignante, a bien enregistré elle aussi le message du gouvernement qui fait du référendum une simple étape des négociations avec les créanciers UE et FMI: "le but du non c'est de renforcer le gouvernement dans ces négociations et ne plus avoir d'austérité". "On a déjà tout perdu, nos salaires, nos boulots. On survit avec la pension de 500 euros de ma mère. On ne peut pas vivre toujours sous la peur", plaidait Theodosia, 50 ans, au chômage. - Tsipras vs Aliagas - L'arrivée du Premier ministre Alexis Tsipras, venu à pied depuis ses bureaux, situés près de là, a achevé d'électriser la foule. Le ministre des Finances Yanis Varoufakis, la présidente du parlement Zoe Konstantopoulou, très populaires parmi les partisans de Syriza, savouraient le moment, tout sourire dans le public. Mais de l'autre côté du jardin national séparant les deux manifestations, une mer de drapeaux grecs et européens témoignait de la fracture qui traverse la société grecque interpellée sur son rapport à l'Europe. "Nous sommes ici pour soutenir notre identité européenne. Nous avons conscience que l'austérité est dure, mais sans sacrifice, sans montrer aux autres notre volonté, nous allons être exclus et nous retrouver tout seuls", analysait Mary Papadopoulou. Cette comptable de 37 ans regrettait de voir "beaucoup de ses amis" tentés par le non. "Ils croient que Tsipras va négocier, ils ne voient pas que le Roi est nu", regrettait-elle. La peur d'être mis à l'écart étreignait aussi Yannis, 25 ans: "pour notre génération, si le oui l'emporte on devra sortir du pays", s'inquiétait-il. "Je ne vais vas pleurer, je ne vais pas avoir peur, je vais voter non", clamaient les non. "On est grec, on est européen et on va le rester", martelaient les oui emportés par le lyrisme d'une succession d'orateurs au son de l'Ode à la joie de Beethoven, l'hymne européen. Parmi eux, le journaliste et animateur franco-grec Nikos Aliagas, venu de Paris parler à "un pays blessé". "Je ne parle pas comme un grec de l'étranger mais comme un enfant d'immigrés qui aime le pays de ses parents. Le oui va donner un meilleur avenir à nos enfants", a-t-il clamé à la tribune, visiblement ému. Marie-Christine, une Française mariée à un Grec "depuis 50 ans" dit avoir "tout vu en Grèce" durant toutes ces années "et je suis sûre d'une chose: la Grèce appartient à l'Europe". "Le reste de l'Europe doit tellement à la Grèce et devrait être plus solidaire".

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