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Mineo (Italie) (AFP). Méditerranée: pour les migrants rescapés, l'ennui mortel du centre d'accueil

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Mineo (Italie) (AFP). Méditerranée: pour les migrants rescapés, l'ennui mortel du centre d'accueil
Des migrants quittent le 21 avril 2015 le Centre d'accueil pour demandeurs d'asile (Cara) de Mineo, dans l'est de la Sicile - AFP
Seize des survivants du naufrage de dimanche en Méditerranée ont été conduits dans un immense centre d'accueil pour demandeurs d'asile au coeur de la Sicile, où des milliers de rescapés attendent, désoeuvrés, leur visa pour une nouvelle vie. Le site ressemble à un quartier résidentiel suburbain, avec ses maisons presque proprettes alignées le long de rues toutes identiques. Mais l'ensemble est situé au milieu de nulle part, entre prés et champs d'orangers, et entouré de grillages et de soldats. Le Centre d'accueil pour demandeurs d'asile (Cara selon l'acronyme italien) de Mineo, dans l'est de la Sicile, accueille quelque 3.200 migrants, soit plus de 15% de toute la population actuellement hébergée en Cara à travers l'Italie. Selon le directeur du centre, Sebastiano Maccarrone, ils restent en moyenne 13 mois, jusqu'à ce qu'une décision définitive soit prise sur leur situation: statut de réfugié, permis de séjour humanitaire ou procédure d'expulsion. La diversité est extrême: 35 nationalités -- essentiellement d'Afrique mais aussi du Bangladesh ou de l'Afghanistan --, qui cohabitent tant bien que mal grâce à un intense effort des médiateurs culturels et un système de représentants élus au sein de chaque communauté. Tous ont en commun d'être arrivés sur des embarcations de fortune surchargées, comme celle dont le naufrage a coûté la vie à environ 800 personnes dimanche. Pour Mamadou Dialo, jeune Guinéen, c'était il y a cinq jours. Et la traversée à plus de 100 personnes sur un canot pneumatique a été éprouvante. "Je savais que c'était loin mais je pensais que ce serait un grand bateau. Mais on n'a pas le choix, on ne peut pas repartir en arrière, il faut foncer en avant, vers la mer", raconte-t-il. Le voyage a duré cinq jours, pendant lesquels les esprits se sont échauffés autour des 5 kg de dattes fournis par les trafiquants pour toute nourriture, ainsi que sur des divergences de tradition religieuses. - 'Une vraie vie' - "Ce qui pose le plus de problème, c'est la mauvaise entente entre les passagers. Et quand le grand bateau (des garde-côtes) arrive, c'est chacun pour soi, tout le monde veut être secouru en premier", ajoute le jeune homme, visiblement encore secoué. "Maintenant je suis bien reposé, je veux reprendre mes études", assure-t-il cependant. A côté de lui, un groupe de jeunes Gambiens s'énervent. "Cela fait 10 mois et 26 jours que je suis ici. On n'a pas d'école, pas de papiers, rien Et macaronis tous les jours. C'est comme une prison !", s'exclame l'un d'eux. Yaya, 35 ans, qui a laissé femme et enfants en 2010 en Gambie pour aller travailler en Libye et s'est retrouvé trois ans dans une prison rebelle, s'amuse de la comparaison. Il est ici depuis 14 mois et même si le portail du camp reste ouvert toute la journée, "14 mois sans pouvoir travailler, c'est difficile". A l'intérieur du camp, l'oisiveté semble en effet peser sur les résidents, pour la très grande majorité de jeunes hommes qui ont vite fait le tour des terrains de sport, des cours d'italien et des promenades à pied ou à vélo dans la campagne environnante. "Ce devait être un centre d'urgence, et c'est devenu la normalité", se lamente M. Maccarrone. Entre les Cara, les structures tenues par des organisations religieuses et les hôtels ou résidences reconvertis en centre d'accueil, l'Italie héberge ainsi plus de 80.000 personnes en attente d'une décision, selon des statistiques officielles antérieures à la vague d'arrivées d'avril. Beaucoup de leurs camarades de voyage, deux sur trois en moyenne, ont poursuivi leur route, malgré la réglementation européenne, vers les pays d'Europe du Nord. Ceux-là ont fait le choix de rester et de patienter jusqu'à ce que l'Italie veuille bien d'eux. "La vie ici est bonne, on mange trois fois par jour, mais c'est dur. On attend, on attend Dans mon pays, il n'y a pas de liberté, pas de paix, pas d'argent. Je veux la liberté, je veux une vraie vie", lance Ali, Somalien de 23 ans.
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