Les nouveaux dirigeants grecs ont commencé à tester, avec quelques succès sur les marchés financiers, leurs idées pour sortir leur pays de la spirale de la dette, dans l'espoir d'aboutir en juin à un accord complet.
Le ministre grec des Finances, Yanis Varoufakis, qui a entamé dimanche à Paris une tournée européenne, sera jeudi matin à Berlin pour y rencontrer son homologue allemand Wolfgang Schäuble. Auparavant, il doit rencontrer mercredi le président de la Banque centrale européenne, Mario Draghi, à Francfort, siège de la BCE.
Devant ces deux interlocuteurs-clés pour la Grèce, M. Varoufakis compte expliquer son plan.
Il entend d'abord obtenir de ses partenaires européens, d'ici la semaine prochaine, la "stabilité suffisante" pour lui permettre de négocier un accord global avant le premier juin.
- Eurogroupe mercredi -
"Nous allons mettre nos idées sur la table de l'eurogroupe mercredi de la semaine prochaine", a déclaré le ministre devant quelques journalistes, à l'issue d'un déjeuner de travail à Rome avec son homologue italien Pier Carlo Padoan.
Le plus difficile à convaincre sera incontestablement Wolfgang Schäuble, dont le pays est resté jusqu'à présent ferme dans sa défense de l'orthodoxie budgétaire.
Très prudente, la chancelière allemande Angela Merkel a fait savoir qu'il était urgent d'attendre.
"Il est clair que le gouvernement grec est encore en train de définir sa position, ce qui est plus que compréhensible si on considère le peu de jours où ils sont en place. Nous attendons les propositions et après, nous entrerons dans les discussions. Il y aura suffisamment d'occasions pour cela", a-t-elle déclaré mardi.
Pourtant, le temps presse pour Athènes, qui doit trouver de nouveaux financements très rapidement afin d'éviter l'asphyxie.
Et pour mieux séduire ses partenaires, la Grèce semble avoir renoncé à une annulation pure et simple de son énorme dette, plus de 300 milliards d'euros, au profit d'un "programme d'échange de dettes" incluant des obligations indexées sur la croissance.
Une idée que M. Padoan semble avoir remarquée mardi à Rome. "L'attention à la croissance est prioritaire pour garantir une dette grecque soutenable et pour créer de nouveaux emplois dans le pays", a déclaré le ministre italien, cité dans un communiqué.
Ces efforts de compromis des nouveaux dirigeants grecs, issus du parti de la gauche radicale Syriza, ont aussitôt été salués par les marchés en Europe.
La Bourse d'Athènes, qui faisait grise mine depuis la victoire de la gauche radicale Syriza en Grèce il y a huit jours, a clôturé mardi après-midi en hausse de 11,27%.
Les autres places boursières en Europe restaient plus modérées mais toutes dans le vert, portées par le même optimisme.
"La négociation sur la dette grecque" et le fait qu'il y ait "apparemment une volonté de dialogue entre la Grèce et ses partenaires constituent la base de la montée du marché", a résumé Xavier de Villepion, un vendeur d'actions de HPC.
Les explications données ensuite par le porte-parole du nouveau gouvernement grec, Gabriel Sakellaridis, pour démontrer que la Grèce réclamait toujours l'annulation de sa dette n'ont pas entamé ce regain d'optimisme.
Il existe "plusieurs moyens techniques" d'"effacer" la dette grecque, et les nouvelles propositions du ministre en font partie, a ainsi affirmé le porte-parole.
- Rencontre Tsipras-Renzi -
Le Premier ministre grec Alexis Tsipras devrait lui aussi évoquer les idées du nouveau gouvernement grec lors de son entretien avec le chef du gouvernement italien, Matteo Renzi, qui a débuté en fin d'après-midi à Rome.
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