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Lisle-sur-Tarn (France) (AFP). Sur la ZAD de Sivens, trois jeunes recrues font des fossés, des miradors

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Lisle-sur-Tarn (France) (AFP). Sur la ZAD de Sivens, trois jeunes recrues font des fossés, des miradors
Un militant prépare le terrain sur le site du barrage contesté de Sivens (Tarn) pour y construire une cabane, le 6 novembre 2014 - AFP
Étudiant, chauffeur-routier, boulanger: trois jeunes, de 19 et 21 ans, sont arrivés sur le site du barrage contesté de Sivens (Tarn) le jour où Rémi Fraisse y a été tué. Depuis, ils y font "des fossés, des miradors" et assurent: "On ne bougera pas d'ici." Le premier est venu de Toulouse, le deuxième de Narbonne, le troisième de Carcassonne. Depuis dix jours, ils arpentent de leurs chaussures crottées les hectares défrichés du chantier de la retenue d'eau, transformé en "zone à défendre" (ZAD). "On fait des défenses, nos trucs à nous" pour tenter de résister à une éventuelle expulsion, résume le plus jeune, étudiant en biologie de l'environnement. La ministre de l?Écologie Ségolène Royal a souhaité "l'évacuation" des lieux, mardi, au moment où elle lançait à Paris des négociations pour que des "solutions alternatives" au barrage-réservoir sur 34 hectares soient trouvées. "Mais on se dit que s'ils veulent nous évacuer, c'est bien pour faire le barrage. Alors, tant que les négos n'aboutissent pas, on reste là", dit "Camille", reprenant le prénom d'usage des "zadistes". Il a le visage doux d'un garçon de 19 ans "pas du tout pour la violence". Mais si les forces de l'ordre revenaient, que ferait-il? "On essaierait de ne pas se prendre une grenade", répond son ami audois de 21 ans. Dix jours auparavant, il était sur le site quand Rémi Fraisse, du même âge que lui, avait été tué par l'explosion d'un grenade offensive lancée par un gendarme. L'usage de ce type d'engins avait aussitôt été suspendu par le ministre de l'Intérieur. - 'Légitime défense écologique' - Mercredi, à Toulouse, les agriculteurs de la FNSEA en colère ont présenté la ZAD comme le repaire de "casseurs excités", membres d'une "armée itinérante qui sème la terreur" pour empêcher la réalisation de projets publics adoptés dans la légalité. Mais, au milieu des collines boisées, les "zadistes" préfèrent apprendre qu'ils ont le soutien du philosophe Edgar Morin qui, à 93 ans, vient de vanter leur "résistance" face "à une énorme machine bulldozerisante qui ravage la planète". Près d'un feu de camp, un guitariste chante du reggae, une fille jongle avec des bâtons. D'autres s'affairent au "four à pain" ou aménagent des "dortoirs" dans une métairie abandonnée. Sur une tente, une banderole reprend une chanson détournée en mai 68 par la femme du Situationniste Guy Debord: "Le vieux monde et ses séquelles, nous voulons les balayer, il s'agit d'être cruels, mort aux flics et aux curés". "On est libres, il y a une entraide, les choses se font naturellement, sans être faussées par l'argent, et personne n'impose quoi que ce soit", s?enthousiasme le "Camille" de 19 ans, anti-barrage avant tout parce que "l'homme ne peut pas modéliser la terre comme il le veut". Les "Ultras" semblent avoir déserté le site ou s'y font discrets. De toute façon, "ils ne vont pas envoyer les gendarmes pour évacuer alors que toutes les caméras sont braquées sur nous", dit un "Camille" de 42 ans aux longues dreadlocks, ancien de la ZAD de Notre-Dame-des-Landes (contre le projet de nouvel aéroport), plaidant la "légitime défense écologique". Pour Marc, 56 ans, "accompagnateur de montagne et prof de VTT" de la région installé depuis deux mois sur le site", "il y a essentiellement ici des jeunes très éclairés, majoritairement pacifiques". Après, j'ai aussi entendu des gens un peu plus désocialisés et barrés, comme dans n'importe quelle société, dit-il, et c'est très émouvant, quand ils s'écoutent tous parler". Il redoute qu'un jour "quarante 4x4 ou vingt tracteurs (d'agriculteurs remontés) déboulent pour leur mettre la volée" ou que les gendarmes ressurgissent. "Quand il n'y a pas de gardes mobiles, ils sont mignons comme tout", résume-t-il. Mais "les forces de l'ordre et eux, ce sont des éléments chimiques incompatibles".

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