Depuis le 18 juillet, d'étranges vestiges intriguent les passants à l'angle de la rue de Bernières et de l'avenue du Six Juin à Caen. Et pour cause, des archéologues sondent le sous-sol de la ville, avant que les travaux d'extension du tramway ne viennent tout détruire. "Neuf secteurs distincts seront fouillés jusqu'à la fin du mois de novembre", explique ainsi Grégory Schütz, coordinateur scientifique, technique et administratif de l'opération. Au printemps, 21 sondages ont été réalisés au préalable.
Ce n'est pas une légende, Caen a bien été reconstruit sur les gravats de la Seconde Guerre mondiale. La preuve s'il le fallait.
Les fouilles dans ce secteur vont encore durer une quinzaine de jours.
Un quartier dévasté par les bombes
"Nous avons une première idée de ce sur quoi on va tomber, mais nous allons découvrir des surprises, comme des vestiges qui n'apparaissent pas forcément sur les plans. C'est l'intérêt des fouilles : avoir plus de connaissances sur les plans et les sous-sols de la ville", poursuit Grégory Schütz.
Pierre Rohee est le responsable du secteur mentionné plus haut. Face à "la curiosité" et "la surprise" des passants intrigués, il prend toujours du temps pour leur expliquer qu'il s'agit des vestiges "d'un palais épiscopal". Jusqu'aux bombardements Alliés de la Seconde Guerre mondiale, il s'agissait du pied-à-terre caennais de l'évêque de Bayeux.
Le palais épiscopal, que vous pouvez visualiser en vous promenant le long des voies du tramway sur l'avenue du Six Juin à Caen.
Cette forme arrondie serait probablement un puits, pas encore daté par les spécialistes.
"On fouille un quartier détruit en 1944. C'est un quartier de Caen jamais visité sur une telle ampleur", constate-t-il. "On a trouvé des bâtiments qui ne figuraient pas sur les plans. Nous avons pas mal de surprises architecturales, qui montrent la complexité du quartier." Ce coin de la ville, densément bâti, était connu au XIXe siècle pour abriter de nombreux hôtels particuliers.
Pierre Rohée
D'autres fouilles à venir
A deux pas de l'Abbaye-aux-Hommes, au bout de l'avenue Albert Sorel, une autre fouille a lieu en ce moment. Les forteresses de l'ancien quartier de Bourg-l'Abbé se révèlent au grand jour. "On a retrouvé une tour qui formait l'angle de l'enceinte, et des remparts", se réjouit Grégory Schütz.
Les archéologues retrouvent ces fragments d'objets, qui ne veulent pas dire grand-chose pour un profane, mais qui délivrent des renseignements précieux sur la pièce où ils se trouvent, ou encore l'époque.
Des surprises sont encore à découvrir pour les archéologues.
Courant septembre, les fouilles se déplaceront place Gambetta, devant la préfecture. De quoi y observer la Porte des Champs, une fortification de la ville, ou encore un bunker allemand, rasé au lendemain de la Libération. Plus tard, dans le secteur de la rue Caponière, la douzaine d'archéologues travaillant sur les fouilles devraient découvrir des segments du quartier médiéval de la ville.
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