Mais qu'est-ce donc que cette chose qui se reflète le soir sur les arbres bordant l'Orne, à proximité du pont de Bir-Hakeim à Caen ? Depuis vendredi 21 octobre, les usagers peuvent distinguer une maison, œuvre de l'artiste originaire d'Arras, Sophie Laly. Intitulée Fading #7, - puisqu'il s'agit de sa septième vidéoprotection en France -, la demeure projetée sera présente jusqu'au vendredi 4 novembre prochain.
"C'est une maison islandaise", rapporte l'artiste plasticienne. Lors d'un voyage il y a quelques années, elle est interloquée par l'isolement des demeures du pays. Elle décide alors d'en prendre certaines en photo, et de leur donner vie, d'une certaine manière. "Il n'y a pas spécialement de message derrière la maison, poursuit-elle. L'idée c'est de remémorer l'esprit de cabane aux passants, cet endroit où tout est possible quand on est enfant. Avec cette projection chacun se raconte son histoire, et appréhende le lieu d'une autre façon en se créant un souvenir."
Fading #7 commence à peine à se dévoiler lorsque le soleil tire sa révérence. - Sophie Laly
Ayant déjà exposé à Cognac, Arles ou sur le lac d'Annecy, Sophie Laly n'avait pas forcément coché Caen sur son programme. Mais c'est Catherine Meneret, directrice adjointe du Centre chorégraphique de Caen qui la contacte. "C'est elle qui m'a suggéré ce pont, affirme la Nordiste. J'ai pu voir que c'était un endroit important de la Ville, de transition pour les gens allant ou revenant du travail." Le soir du repérage, une dame assez âgée passe et explique à l'artiste qu'elle avait appris à nager ici, lieu de l'ancienne base nautique. "C'est ce que je cherche, réveiller des instincts, transfigurer le paysage pour regarder le connu autrement."
Une technique toute simple
L'œuvre se dévoile aux passants grâce à un vidéoprojecteur, programmé pour s'activer au tout début du crépuscule. L'idée était de faire disparaître la maison avec le lever du soleil, mais Sophie Laly reconnaît que "ce serait assez mal venu, vu le contexte, de faire tourner l'appareil toute la nuit." Extinction des feux à une heure du matin donc.
Sophie Laly
L'image projetée est comme une anamorphose, qui se construit et déconstruit en fonction du déplacement du spectateur. "Il faut être à un endroit précis pour apercevoir l'image globale", avertit Sophie Laly. Désormais, vous n'emprunterez plus le pont de Bir-Hakeim de la même manière !
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