Gustave Flaubert, Guy de Maupassant, ou Hector Malot, la Seine-Maritime regorge de grands auteurs. Pourtant, "il y a très peu de lieux de résidence pour les écrivains ici", explique Stéphane Nappez, fondateur des Baraques Walden, un collectif d'écrivains et d'auteurs à Rouen.
L'ancien journaliste, auteur de BD et de livres jeunesse, a alors décidé de lancer la fabrication de cabanes dans les bois, pour permettre à ses pairs d'achever, dans le calme, les dernières lignes de leurs livres, loin du désordre des villes.
Une idée folle, directement inspirée de l'œuvre de Henry David Thoreau, Walden, ou la vie dans les bois, évoquant la villégiature de l'auteur sur les bords de l'étang de Walden, dans le Massachussetts. Stéphane Nappez ne s'en cache pas, il est un fervent lecteur de l'écrivain américain et partage sa passion pour l'écologie et le do-it-yourself. "La cabane, c'est ce qu'on fait quand on est gamin, on prend deux-trois planches, un marteau, des clous et on y va." Une "baraque" de 20 m2 est actuellement en chantier sur le site de l'abbaye de Jumièges et doit être achevée courant octobre, à l'occasion du festival de littérature Terres de Paroles.
"Un rêve d'enfant
et un rêve de lecteur"
Pour démarrer, l'association a bénéficié d'un soutien de 10 000 euros du Département. Le reste s'est fait à la force des bras et grâce à la récupération de matériaux. 90 % du bois utilisés pour la cabane provient de curage de chantiers de démolition, tandis que l'isolation est faite entièrement en carton. "Tout ce qui est ici aurait fini à la déchetterie si je ne l'avais pas utilisé", précise Stéphane Nappez, pour qui les cabanes, c'est avant tout "un rêve d'enfant et un rêve de lecteur".
Cachée dans le fond du parc, à l'abri des regards, la maisonnette promet d'offrir à son locataire de longs moments de communion avec la nature, et pourquoi pas une source d'inspiration lorsque vient la très redoutée page blanche. Le confort y est spartiate, pour autant, la cabane devrait contenir tout le nécessaire : lit, toilettes sèches, station énergie et évidemment fauteuil, bureau et bibliothèque. Si la majorité des auteurs ont appris à écrire dans leur environnement quotidien, les quelques semaines précédant l'envoi du manuscrit chez l'éditeur peuvent être stressantes, constate Stéphane Nappez. "C'est là qu'on a besoin de se retrouver face à soi-même."
Les écrivains intéressés peuvent y rester quatre mois et toucher une bourse de résidence auprès du Centre national du livre. D'autres cabanes pourraient voir le jour en Normandie, à Granville et Saint-Martin-de-Boscherville.
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