"Je suis une enfant de la variét', j'assume complètement ce manque de street cred (Sic)." Avant qu'elle se passionne pour le hip-hop, les références de Lucie Boulard étaient plus à chercher entre France Gall ou Jean-Jacques Goldman. De là, lui est venu l'amour des mots. Le pont entre la chanson française et le rap était alors une évidence pour elle. Après quelques années à parler de rap féminin sur les ondes d'une radio associative rouennaise, Lucie a lancé en début d'année Huglife, une émission diffusée sur YouTube depuis le début de l'année, entièrement dédiée à la culture hip-hop, avec des invités, des chroniques et des freestyles d'artistes.
L'autodérision inspirée par Orelsan
"La découverte du rap, c'était il y a trois, quatre ans, et ça a été Aurélien", comprenez Orelsan. Lucie Boulard est devenue incollable sur le rappeur caennais. Elle lui a même dédié une chronique, intitulée "C'est Aurélien qui l'a dit", intégrée à Huglife. La Rouennaise a décortiqué tous les textes du Normand. "J'ai mis un mois à faire ça." Orelsan fait partie de ces rappeurs à travers lesquels elle peut s'identifier. "Il ne vient pas d'un quartier et pourtant, il a réussi à faire un rap à sa sauce, avec beaucoup d'autodérision… C'est quelqu'un qui me ressemble un peu." Ce ton décalé s'est imposé naturellement dans l'écriture de l'émission. Son nom de scène, Luckylux, alias Lulu, alias Philippe à la Manœuvre, enchaîne les jeux de mots comme un rappeur enchaîne les "punchlines". Sept personnes sont mobilisées bénévolement autour du projet, en comptant la mascotte de l'émission, Poopy le Lapin, qui a inspiré le slogan "Huglife, l'émission rap et cuniculture". L'humour, c'est aussi une façon pour elle de se rassurer et de rappeler qu'elle n'est pas encore une grande spécialiste du genre. "Moi, je débarque dans ce milieu, j'ai énormément de lacunes sur le rap." Et elle le reconnaît, elle a développé, depuis, une forme de boulimie avec cette musique. "Je m'abreuve beaucoup de toute cette culture, je suis une éponge."
Après des débuts dans le garage pour les trois premiers épisodes, l'équipe d'Huglife va prendre ses quartiers à Maromme, dans les locaux de QG records du producteur Déno, un des pionniers du rap rouennais. D'ailleurs, même si Huglife n'a pas vocation à se cantonner à la scène locale, Lucie Boulard milite pour que le hip-hop de Rouen ait plus de visibilité. "Il y a un manque d'infrastructures ici. Le 106, c'est bien, mais il n'y a pas de salles intermédiaires… Allô, la Ville ?", demande Lucie Boulard, alors que Rouen est candidate pour être capitale européenne de la culture en 2028.
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BOF....
Très bonne émission! Frais, décalé et enthousiasmant. Continuez ainsi madame Boulard