Ce n'est pas vraiment une surprise.
En Seine-Maritime comme ailleurs, la population vieillit. Une étude de l'Institut national de la statistique et des études économiques (Insee), publiée mardi 15 mars, permet néanmoins d'apporter des précisions chiffrées localement sur le phénomène. À l'heure actuelle, le département compte 330 000 séniors, âgés de 60 ans et plus, qui vivent à leur domicile. Un sénior sur trois vit seul, en majorité des femmes, ce qui s'explique par leur espérance de vie plus longue. Le phénomène s'accentue d'ailleurs après 75 ans. Selon les projections de l'Insee, il y aura 74 600 séniors de plus à l'horizon 2050, ce qui pose bien sûr la question de leur prise en charge et de leur accompagnement.
"La première tendance, +44 000, est sur la première décennie 2020-2030, donc c'est juste demain", précise Christian Camesella, chef du service études et diffusion de l'Insee Normandie. Pour le Département de Seine-Maritime, partenaire de l'Insee, ces résultats sont une invitation à accentuer les politiques publiques mises en place à destination des anciens.
2 400 emplois à créer d'ici 2030
"Le bien-veillir fait partie de nos priorités", assure le président de la collectivité, Bertrand Bellanger, qui précise avoir déjà augmenté les budgets consacrés aux politiques pour les personnes âgées, qui passe à 230 millions d'euros en 2022 contre 200 millions en 2021. Parmi les axes de développement, il indique vouloir encourager les dispositifs de colocations intergénérationnelles, favoriser le maintien à domicile par le financement d'équipements ou encore développer davantage le concept d'Ehpad "hors les murs".
L'augmentation du nombre de séniors pose aussi la question des emplois qui sont liés directement à la dépendance. Dans son enquête, l'Insee estime qu'il faudra près de 2 400 emplois de plus d'ici 2030, en structures d'hébergement et dans le maintien à domicile, pour répondre aux besoins, alors même que le secteur est déjà en forte tension. Le problème d'attractivité de ces métiers devra aussi, en partie au moins, être traité par le Département. "Nous avons déjà mis en place un dispositif cumul RSA activité sur les métiers en tension qui concerne les aides à domicile, développe Florence Thibaudeau Rainot, vice-présidente du Département en charge des solidarités humaines. Il faut aussi que l'on crée les conditions pour redonner du sens au métier, pour que les gens aient envie de le faire."
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