Il aurait eu soixante-huit ans le 31 janvier. Sur la page Facebook consacrée à sa disparition et aux recherches effectuées par sa famille - ses trois enfants, Sandrine, Christelle et Jean-François - et leurs proches, on le voit entouré de ses copains aux sports d'hiver. La vidéo est touchante, on lui souhaite un joyeux anniversaire. C'est joyeux. C'était avant sa disparition.
Tout comme est touchante l'autre vidéo réalisée, celle-là après que le coureur de fond n'a plus jamais donné de ses nouvelles alors qu'il était parti faire son jogging dominical. Elle a été réalisée par un ami proche, Fabien Lestrade, photographe à Lisieux. Plusieurs des copains et membres de la famille témoignent devant la caméra. Il y a entre autres Jean-Louis, avec ses grosses moustaches de gaulois, il est l'un des meilleurs amis du joggeur. "Je pense à lui tous les jours et à sa disparition. C'est comme une maladie, comme un cancer avec lequel on se réveille tous les matins. Et tous les matins, on y pense."
Il y a aussi le témoignage de Michel. Plus jeune, il a fait les quatre cents coups avec Patrick Leboucher, c'est son ami d'enfance.
"Six mois de questions sans réponses, six mois de douleur"
Fabien Lestrade, le photographe vidéaste, est celui qui, aux premiers jours de la disparition de Patrick Leboucher, a coordonné toutes les recherches sur le terrain. Pendant plusieurs jours à la mi-septembre de l'année dernière, beaucoup se sont mobilisés pour ratisser tout autour de la maison du père de famille.
Les recherches n'ont finalement rien donné, pas plus que celles menées en parallèle par les gendarmes de Lisieux. Aucune trace du disparu, aucun signe de vie, rien de rien. Seuls deux témoins ont affirmé, aux premiers jours de l'enquête, l'avoir aperçu, reconnaissable à la tenue qu'il portait ce jour-là, tee-shirt et polo noirs. Les deux témoignages recueillis par la gendarmerie vont dans le même sens et concordent : Patrick Leboucher aurait été vu en milieu d'après-midi ce dimanche 12 septembre, aux alentours de 16 h 30. Il courait sur un petit chemin de terre à quelques kilomètres de chez lui.
Autrement dit, puisqu'il avait quitté le domicile familial à l'heure du déjeuner pour une sortie programmée de trois heures, tout laisse à penser qu'il s'apprêtait, à ce moment-là, à terminer sa course pour rentrer chez lui, chemin de la Galoterie, à l'arrière du McDo de Lisieux.
Depuis, en dépit des appels lancés par ses enfants, la disparition de Patrick reste un mystère. cela va faire six mois, "six mois d'attente, de questions sans réponses, six mois de douleur", dit Sandrine. L'hypothèse d'une disparition volontaire ne tient pas debout. Fabien, le photographe, le confirme, il connaît bien Patrick. Huit jours avant sa disparition, il était avec lui pour une virée à moto avec dix-sept autres copains. "Tout allait très bien. Patrick était parfaitement heureux, bien dans sa peau, bien en ménage avec sa compagne. Il avait aussi plein de projets."
"Le 12 septembre, notre vie s'est arrêtée"
On s'oriente plutôt vers une mauvaise rencontre, un accident de la route qui aurait pu mal tourner par exemple. Et si un automobiliste avait renversé Patrick et s'était débarrassé de son corps ? "On ne peut pas ne pas y songer, admet Fabien. Et dans ce cas, qui dit qu'il n'aurait pas été caché dans une forêt ou jeté dans un puits ? Si quelqu'un sait quelque chose, qu'il nous le dise. Le moindre détail, même s'il paraît insignifiant, peut faire avancer l'enquête."
L'hypothèse d'un malaise survenu pendant la course est aussi avancée. Mais pourquoi, si tel était le cas, n'a-t-on pas retrouvé son corps ?
Les trois enfants et les six petits-enfants de Patrick essaient de tenir le coup, tant bien que mal. "Le 12 septembre, notre vie s'est arrêtée." Pensent-ils revoir vivant leur père et grand-père ? "C'est très difficile d'accepter l'idée qu'il ne soit plus là. Très difficile."
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