En ce moment

Dans une réa rattrapée par le Covid, la cinquième vague alarme

International. La cinquième vague de Covid montait doucement en réanimation mais "depuis ce weekend, ça flambe" dans un grand hôpital parisien, où l'afflux de malades non vaccinés ravive les "souvenirs pénibles" de soignants "usés" par l'épidémie.

Dans une réa rattrapée par le Covid, la cinquième vague alarme
Un soignant intervient auprès d'un malade du Covid dans une unité d'urgence à l'hôpital de la Pitié-Salpetrière à Paris, le 30 novembre 2021 - Thomas SAMSON [AFP]

Même les paquebots commencent à tanguer. A la Pitié-Salpêtrière, qui compte pourtant huit services spécialisés, "depuis 48 heures, il y a des patients qu'on ne peut pas prendre parce que les réas sont pleines", constate le Pr Jean-Michel Constantin, qui éprouve "une vraie sensation de déjà vécu".

Ce mardi après-midi, le Covid occupe déjà la moitié des 12 lits de son unité et, dans les trois autres services qui accueillent des malades infectés, leur nombre est "en augmentation rapide et inquiétante". Sans surprise, ces entrants sont "essentiellement des patients non vaccinés".

Chambre 12, par exemple, trois soignantes nettoient une femme intubée et sédatée de la tête aux pieds, sans oublier les dents. Arrivée lundi, obèse, 75 ans, non vaccinée. Chambre 9, aussi, un homme conscient mais essoufflé alterne lunettes à oxygène et masque de ventilation pour pouvoir respirer. Arrivé dimanche, 59 ans, non vacciné.

A force de les voir défiler, l'aide-soignante Fanny Diebold, 35 ans, "se demande pourquoi il y a encore des gens qui ne se vaccinent pas", même si elle assure que ça "ne change pas (sa) façon de faire". Un malade est un malade, "il est là, il faut le soigner".

Mais tout le monde en paie le prix. "Des règles plus strictes sur les visites" ont ainsi été rétablies car "beaucoup de gens venaient ici alors qu'ils étaient cas contacts", indique le Dr Elodie Baron, 33 ans.

Désormais, la jauge est limitée à deux personnes par patient chaque jour, et une seule à la fois dans la chambre. "Ca ne nous fait pas plaisir du tout. Les familles le prennent mal, les patients aussi, malheureusement c'est la seule chose qu'on a trouvée pour limiter un peu le risque infectieux", explique-t-elle.

"Ces vagues nous usent"

La pression monte partout: au niveau national le nombre de malades du Covid hospitalisés vient de repasser le seuil des 10.000, dont plus de 1.800 en soins critiques.

"Ca nous renvoie à des souvenirs pénibles", soupire l'expérimentée cadre de santé Samia Kacer, 52 ans. Les deux dernières années ont "laissé beaucoup de traces, pour certains plus que d'autres" et les "effectifs complets" d'avant-crise ont été érodés par quelques départs.

"Ces vagues successives nous usent, elles nous affectent", souligne-t-elle, espérant pouvoir à nouveau "compter sur la direction" pour lui fournir des renforts le moment venu. Par chance, les réas "sont encore des services attractifs", quoi qu'il devient "plus difficile de recruter des personnes qualifiées". D'ailleurs, l'équipe accueille "beaucoup de jeunes recrues qui sortent de l'école" et nécessitent "plus d'accompagnement".

A l'image de Laura Lochu, infirmière plongée dans le grand bain à 24 ans, à la fois heureuse "de se sentir soutenue" et "pas du tout sereine" à l'idée de "la vague de décès qui va arriver, parce qu'on sait que le Covid ne pardonne pas".

"Ca m'angoisse beaucoup, confie-t-elle, parce que je n'ai pas l'expérience de mes collègues, qui ont beaucoup plus de bouteille que moi".

Il en faut en effet plus pour affoler son aînée, Gwenaëlle Bellocq, aide-soignante en réanimation depuis presque vingt ans. "On sait à peu près ce qui nous attend", dit-elle tranquillement, concédant tout de même "une petite appréhension".

"On se prépare psychologiquement, on sait qu'on va devoir sacrifier beaucoup de temps, donner beaucoup d'heures", alors que Noël approche.

"Ca tombe très mal parce qu'il va y avoir les fêtes et les vacances", reconnaît le Pr Constantin, qui redoute qu'en plus "une épidémie de grippe vienne se surajouter" au tableau.

Pour autant, le chef de service "n'envisage pas qu'on bloque les congés des infirmiers et des aides-soignants" en fin d'année. "Ce n'est pas possible, physiquement et moralement il faut que tout le monde souffle".

Galerie photos

Newsletter

Restez informé ! Recevez des alertes pour être au courant de toutes les dernières actualités.
Réagir à cet article

L'espace des commentaires est ouvert aux inscrits.
Connectez-vous ou créez un compte pour pouvoir commenter cet article.

En direct
Petites Annonces
Immobilier
Charmant appartement T3 dans quartier calme de Besançon
Charmant appartement T3 dans quartier calme de Besançon Besançon (25000) 150 000€ Découvrir
Appartement Le Goelia St Geniez d'Olt
Appartement Le Goelia St Geniez d'Olt Saint-Geniez-d'Olt et d'Aubrac (12130) 400€ Découvrir
Location Atelier / Bureau Biarritz
Location Atelier / Bureau Biarritz Biarritz (64200) 417€ Découvrir
Local Artisanal à louer
Local Artisanal à louer Sartilly-Baie Bocage (50530) 850€ Découvrir
Automobile
Renault Kadjar 1.6 DCi Energy Intens 130 cv
Renault Kadjar 1.6 DCi Energy Intens 130 cv Blacqueville (76190) 10 990€ Découvrir
Citroën DS 19 Pallas de première série
Citroën DS 19 Pallas de première série Vendôme (41100) 17 000€ Découvrir
Mercedes GLA 200d 4matic Pack AMG
Mercedes GLA 200d 4matic Pack AMG Vindry-sur-Turdine (69490) 17 500€ Découvrir
Chevrolet Corvette C7
Chevrolet Corvette C7 Caen (14000) 48 998€ Découvrir
Bonnes affaires
Ecouteurs sans fil
Ecouteurs sans fil Lille (59000) 20€ Découvrir
Fauteuil de Salon
Fauteuil de Salon Deuil-la-Barre (95170) 80€ Découvrir
Mini Chaine Hi.Fi Marque
Mini Chaine Hi.Fi Marque Enghien-les-Bains (95880) 70€ Découvrir
Tracteur tondeuse hydrostatique Husqvarna TC 138
Tracteur tondeuse hydrostatique Husqvarna TC 138 Areines (41100) 2 300€ Découvrir
L'application mobile de Tendance Ouest
Inscrivez vous à la newsletter
Les pronostics avec Tendance Ouest
L'emploi avec Tendance Ouest
L'agenda des sorties de Tendance Ouest
Les concerts avec Tendance Ouest
Dans une réa rattrapée par le Covid, la cinquième vague alarme