Avec ce nouvel accrochage, Antoine Bertran surprend ses visiteurs en présentant des œuvres des peintres de l'école de Rouen plutôt atypiques. Ce galeriste partage avec plaisir sa passion et ses connaissances sur les peintres emblématiques de Rouen.
Comment avez-vous constitué
cette nouvelle collection ?
Avec le temps, je deviens de plus en plus exigeant. Ma sélection se fait cependant plus en fonction de la qualité picturale que de la cote du peintre. La plupart de ces nouvelles acquisitions proviennent de collections privées, et j'ai eu la chance de dénicher des œuvres vraiment insolites, comme ce décor mural aux oiseaux réalisé par Jacques-Émile Blanche, dont on connaît surtout les portraits de société. C'est certainement le fruit d'une commande, ce qui lui permet de s'essayer à un sujet nouveau. De même, en vitrine, on découvre une toile de Léon-Jules Lemaître bien éloignée de sa production habituelle. Lui qui s'est fait connaître avec ses vues de villes animées représente ici un corps de ferme en Normandie et le repas des cochons. La touche est d'inspiration divisionniste, une technique très furtive dans sa production.
Dans quelle mesure la ville de Rouen
a-t-elle inspiré ces peintres ?
Le Trividic est un bon exemple de l'artiste touche-à-tout. Si les activités portuaires de Rouen restent son sujet de prédilection, c'est aussi un illustrateur qui a beaucoup travaillé pour la presse rouennaise, pour le tribunal de justice et pour le Théâtre des arts. Dans cette exposition, on découvre ses portraits d'artistes croqués sur le vif depuis les coulisses du Théâtre des arts, mais aussi des affiches réalisées pour le gala de la presse à Rouen. il est un précieux témoin de la vie culturelle de l'époque. Parmi les trouvailles de cette exposition, on découvre une toile du peintre belge Adrien Segers, réfugié à Rouen pendant la 1ère guerre, qui représente la cathédrale de Rouen. Cette toile me touche particulièrement car le journaliste Georges Dubosc en avait fait l'éloge, à l'époque, dans le journal de Rouen. Il admire la façon dont le peintre a traduit la dentelle de pierre de Notre-Dame. Segers a d'ailleurs toujours aimé peindre les parvis animés des églises rouennaises et notamment de celle de Saint-Maclou.
Comment la Normandie rayonne-t-elle dans ces toiles ?
La Seine est toujours la grande star de Delattre, qui l'a peinte dans des atmosphères très variées. L'exposition présente côte à côte deux œuvres du maître, peintes à quelques années d'intervalles mais qui illustrent bien l'évolution de sa technique. On aura plaisir aussi à se plonger dans cette toile de Léon-Jules Lemaître, à la palette étonnamment lumineuse, qui représente la jetée animée de Dieppe avec ses Poletaises aux jupes volant dans le vent.
Pratique. Jusqu'au 17 novembre, Galerie Bertran à Rouen. Entrée libre. galeriebertran.com
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