Il suffit de faire le tour de la dalle pour s'en rendre compte. Autour de la fameuse place centrale du quartier de la Grand Mare, sur les Hauts de Rouen, les rideaux de fer baissés aux heures d'ouverture sont de moins en moins nombreux. Le signe visible que la vie commerciale est en train de trouver son second souffle après une longue traversée du désert. En l'espace de quelques mois, un nouveau boucher, un cabinet d'infirmières et une boutique Emmaüs ont ouvert leurs portes les uns à côté des autres.
Certes, il y a bien le bar-tabac qui a fermé ses portes il y a peu de temps. Mais l'établissement, gangrené par les difficultés financières et l'influence de bandes aux alentours, ne pouvait pas perdurer longtemps. "D'ailleurs, il y a déjà un projet pour installer un nouveau tabac, car c'est important pour la vie d'un quartier, confie Sileymane Sow, l'adjoint au maire en charge du commerce. Mais nous allons nous donner le temps de bien choisir le bon candidat, pour qu'il puisse s'installer sur la durée." Même son de cloche quelques mètres plus loin, pour accueillir à nouveau un restaurant sur le centre-commercial.
Des loyers attractifs
pour les commerçants
Depuis le début de la mandature, en juin 2019, il faut bien dire que le bilan parle pour la nouvelle équipe municipale. Sur la douzaine de cases commerciales que compte la dalle, "on en a perdu la moitié en 10 ans alors qu'elles étaient toutes occupées, constate le maire de Rouen, Nicolas Mayer-Rossignol. Il y avait vraiment le feu et il a fallu que l'on se bouge."
Concrètement, la Société d'économie mixte Rouen immobilier (Semri), qui gère la location de ces locaux commerciaux, a fait de gros gestes financiers pour inciter les commerçants à se lancer. "On a fait de la gratuité pour certains mois, selon les situations, mais on a surtout baissé les prix des loyers jusqu'à 30 %. On s'est rendu compte qu'on était sur des prix équivalents à ce qui se fait sur la zone du Bois-Cany, donc il fallait redevenir attractif", résume Sileymane Sow.
L'exemple le plus marquant de cette attractivité retrouvée est l'ouverture, depuis le premier septembre, d'une petite boutique Emmaüs de 80 m2. Le président de la communauté de Notre-Dame-de-Bondeville, Marc Balzon, admet avoir "été surpris quand la Ville a soumis l'idée". Passés quelques a priori sur l'image du quartier, les responsables de ce nouveau local ont tout monté en l'espace de trois mois pour s'ouvrir rapidement à cette nouvelle clientèle. Le résultat ? "On a été vraiment très bien accueillis !", s'enthousiasme Marc Balzon. Au milieu de la petite boutique, les anciens, les jeunes ou les mères de famille qui se mêlent pour acheter fripes, livres et vaisselle au kilo sont la preuve de l'importance du commerce de proximité pour les habitants de la Grand Mare. D'ailleurs, ils seront sûrement ravis lorsqu'ils verront le rideau se lever sur un nouveau commerce : dans les semaines à venir, c'est un poissonnier qui doit venir s'installer et participer à la vie de la dalle.
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