Si vous passez rue du Bois à Giberville, ne soyez pas surpris par toutes les fresques que vous y verrez. Maxime Couasnon, ou plutôt Mookimax, son nom d'artiste, travaille depuis deux ans sur ce projet : "Je graffe les murs de tous les garages de la rue. Il m'en reste encore quelques-uns à faire." Depuis son enfance, Maxime Couasnon aime dessiner. Pourtant, quand il était adolescent, c'est vers une tout autre voie qu'il s'est dirigé. "Je suis venu à Caen pour passer un bac d'électrotechnique, puis, en parallèle, je travaillais dans l'animation." Un Bac qu'il a mis cinq ans à obtenir en raison d'un certain engagement qui s'esquissait : "Je fais partie de la génération CPE (Contrat première embauche, NDLR). J'ai passé plus de temps à manifester dans la rue que d'aller en cours", sourit-il.
Des murs à la BD
Aujourd'hui âgé de 32 ans, c'est en tant qu'animateur jeunesse à Mondeville qu'il gagne sa vie. "J'aimerais pouvoir vivre de mon art, mais pour l'instant, c'est compliqué", confie-t-il. Une passion qu'il a découverte grâce à son travail : "C'est en faisant des activités de graffitis avec les jeunes que j'ai découvert ce domaine." Depuis plus de dix ans maintenant, Maxime ne lâche plus ses bombes et ses dessins aux inspirations mangas et cartoons. Avec d'autres graffeurs, il a créé l'association culture Jam, pour faire rayonner le monde du graff à travers divers projets et événements. Pourtant, lors du premier confinement, c'est seul qu'il a ouvert une autre page de son histoire. "J'ai créé le personnage de Gaston l'ourson parce que j'en avais marre de voir toutes les absurdités qu'on voit à la télé autour de l'écologie, de la politique, de l'éducation, tous les sujets de société en fait." Grâce à ce personnage, le graffeur a décidé d'avoir des propos plus personnels. Maxime "s'exprime sur les murs" avec notamment des grandes fresques "un petit peu plus politisées" qu'à son habitude. Le trentenaire n'est pas du genre passif, et petit à petit, l'écologie est devenue une source de préoccupation pour lui. "Quand on voit toutes les conneries écologiques et qu'on se sent impuissant, c'est dur, je veux essayer de faire évoluer les choses." Pour ce faire, il a choisi son porte-voix : Gaston. "Il est mignon ! Ça séduit les plus jeunes et les adultes y voient les messages cachés."
Bientôt le petit ours prendra vie sur papier, à travers les planches d'une bande dessinée. Le graffeur a décidé d'investir pleinement son ourson dans sa quête d'un monde meilleur. "Je suis curieux, je vais aller fouiller certains sujets pour en ressortir le côté absurde et en rire." Peut-être le meilleur moyen de défendre une cause.
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