Caen. Précarité et décrochage scolaire : le ras-le-bol des étudiants
De nombreux étudiants se sont retrouvés ce mercredi 20 janvier devant l'université de Caen, pour faire entendre leurs nombreuses revendications. Tous étudient à distance depuis bientôt un an.

Jade, 19 ans, et Pierrick, 21 ans, étudiants en cinéma et arts du spectacle, sont venus se mobiliser ce mercredi 20 janvier, comme de nombreux jeunes Caennais.
"On est là aujourd'hui pour manifester contre la non-réaction de l'Etat face aux suicides et défenestration d'étudiants, mais aussi pour le décrochage scolaire et la situation des étudiants aujourd'hui", scande dans un porte-voix un membre du syndicat Solidarité Etudiants. Une soixantaine d'étudiants était rassemblée devant le campus 1 de l'université de Caen ce mercredi 20 janvier, comme partout en France, pour faire entendre leurs voix. "Tous les jours, on reçoit des appels d'étudiants en détresse, soit parce qu'ils sont dans la précarité car ils ont perdu leur job étudiant, soit parce que leurs cours à distance sont approximatifs et qu'ils n'ont aucune réponse de la fac", s'indigne Sosthène, 21 ans, membre du syndicat. Depuis près d'un an, tous les étudiants suivent leurs cours depuis leur ordinateur, un exercice plutôt compliqué pour Pierrick, étudiant en licence de cinéma. "Je me suis fait un planning, notamment pour les réveils et les repas. Il faut garder un rythme de vie pour la santé mentale, mais travailler à distance n'est pas évident pour moi", explique le jeune homme.
Une inquiétude pesante pour tous
De son côté, Jade, âgée de 19 ans et elle aussi étudiante en licence de cinéma, s'inquiète pour son avenir professionnel. "Quand on voit les cinémas et les théâtres fermés, on se demande ce que nos métiers vont devenir", se confiela jeune fille. Et même si l'on vit dans un appartement agréable et que la connexion internet est bonne, la situation reste pesante. "Ce qui est le plus intéressant en cours, c'est l'interaction professeurs et élèves. S'il n'y en a plus, ça ne donne plus du tout envie de participer", exprime Samuel, étudiant de 20 ans en anglais et langues nordiques. Arrivée en France il y a moins de deux ans, Aziza Mahamat, étudiante en sociologie originaire du Tchad, vit avec beaucoup de difficultés, elle aussi, cette situation. "C'est difficile en étant étudiant étranger, on s'adapte seulement au système, et là, c'est dur de rester concentrer", raconte la jeune étudiante. Autre problématique rencontrée par ces étudiants étrangers : le titre de séjour. Pour eux, il est primordial de valider leur année scolaire pour le renouveler. "On s'efforce de rester concentrés. On n'a pas le choix, mais c'est dur", conclut-elle.
A Caen, les premières années pourront retrouver les bancs de l'université en demi-groupe pour des travaux dirigés à compter du lundi 25 janvier prochain.
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