Au départ, ils n'étaient qu'agriculteurs. Aujourd'hui, ces éleveurs bio se sont structurés et ont créé Unébio, qui regroupe 2 800 d'entre eux dans toute la France. À l'été 2020, ils vont ouvrir leur première boucherie à Alençon, là où leur aventure commune est née. Rencontre avec Bruno Huvé, qui porte ce projet.
Pourquoi vous lancer dans la vente directe au consommateur ?
"Pour maîtriser complètement notre filière 100 % bio. Il faut se donner les chances de proposer nos produits localement, c'est valorisant pour les éleveurs. Ça faisait déjà quelque temps que nous cherchions à avoir notre boucherie dans notre région. Il y a eu cette opportunité de reprendre La Coopération, qui était en liquidation, une institution à Alençon… De plus, elle est située à quelques pas de notre pôle historique, c'était vraiment à saisir. Une boucherie directement gérée par Unébio, ça n'existe pas encore. C'est un nouveau modèle que nous allons explorer. C'est ce qui est intéressant."
Cette boucherie, La Coopé doit ouvrir d'ici l'été ?
"Il y a une remise aux normes, ça prend du temps. On va raccourcir le nom : La Coopération deviendra La Coopé, pour moderniser en gardant l'histoire du lieu.
Un camion-boucherie stationne déjà devant le magasin, le temps des travaux, pour conserver le lien avec la clientèle. Dans une boucherie comme ça, on proposera les morceaux les plus nobles aux consommateurs. Le prix est une chose, mais la satisfaction du consommateur est notre plus belle récompense.
On a d'autres projets qui se développent en Bretagne, Pays de la Loire, dans l'est de la France. En Normandie aussi, pourquoi pas, sur la Côte Fleurie… La réflexion est en cours, mais, dans un premier temps, on va déjà tester le concept ici, à Alençon. On a hâte, c'est un bel enjeu."
C'est une nouvelle étape dans la vie d'Unébio, qui est né en Normandie il y a déjà 25 ans. Dans quel contexte ?
"Dans les années 80, les éleveurs bovins vendaient leur production bio à la ferme, c'était insuffisant. Dans les régions, ils se sont alors fédérés pour s'assurer des débouchés, pour valoriser plus facilement les différentes parties de la carcasse d'un animal qui ne partent pas toutes chez le même client. C'était une nécessité économique, tout en restant local. La structure régionale Normandie-Viande-bio centralisait tout à l'abattoir d'Alençon. Depuis, avec quatre autres structures régionales similaires, Unébio a vu le jour. Elle regroupe aujourd'hui 2 800 éleveurs bio à travers toute la France, qui fournissent la grande distribution, les grossistes, les boucheries, les magasins spécialisés et tout le secteur de la restauration hors domicile."
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