La vie a commencé à reprendre dans les villes, avec la réouverture des commerces le lundi 11 mai. Les bars ou les restaurants, eux, devront attendre la fin du mois de mai pour savoir s'ils pourront rouvrir en juin. Dans l'Orne comme ailleurs, les professionnels de l'hôtellerie-restauration sont dans les starting-blocks, impatients de retrouver leurs clients. Mais les mesures de barrière sanitaire et de distanciation ne seront pas simples à mettre en œuvre après le confinement lié à l'épidémie de coronavirus. C'est pourquoi le mardi 12 mai à Alençon, leur syndicat professionnel Umih a organisé un premier après-midi d'information, en partenariat avec l'organisme Cist, de santé au travail.
La profession va devoir totalement se réinventer
Au restaurant, il va falloir diminuer le nombre de tables. "Certaines salles qui accueillaient 80 clients ne pourront plus en accueillir que 25, donc diminution du chiffre d'affaires. Et les clients vont-ils revenir ? Certains ont décidé de faire une année blanche et de ne rouvrir leurs établissements qu'en 2021", explique Roger Bellier, président de l'Umih de l'Orne, qui décrit une situation "très alarmante". Toujours dans les restaurants, "barrière sanitaire oblige, impossible désormais que les menus ou les cartes des vins passent de main en main, entre des clients successifs. Et à l'hôtel, c'est encore pire !", explique Roger Bellier, qui incite ses collègues à la vigilance sur les virucides à employer, aux normes à respecter, même si le protocole lié aux professions de l'hôtellerie-restauration n'est pas encore connu. "Un hôtelier qui n'utiliserait pas les bons produits va devoir, par sécurité, laisser un délai de trois jours entre deux occupations successives d'une chambre ! Impossible d'être rentable." Et les interrogations restent nombreuses, de la protection du personnel au nettoyage des salles de bains et des toilettes…
Ecoutez ici Roger Bellier.
Susciter une prise de conscience
Dans l'Orne comme au niveau national, l'estimation de l'Umih est particulièrement inquiétante : 20 à 30 % des hôtels et/ou restaurants ne survivraient pas économiquement à cette épidémie de Covid-19.
Cette première réunion d'information avait pour objet de susciter une prise de conscience des professionnels. "L'important, c'est une prévention maximale pour rassurer les hôteliers-restaurateurs comme leurs clients", explique le docteur Bataille, du Cist. "Il faut dès à présent amorcer la réflexion. Il y a le risque professionnel pour les salariés, qu'il vaut mieux connaître, mais aussi celui vis-à-vis du client, qui va vivre quelques jours dans l'établissement."
Ecoutez ici le docteur Bataille.
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