Les grilles sont fermées, les salles de classe sont vides, les cours de récréation sont silencieuses. Depuis le lundi 16 mars, les crèches, écoles primaires, collèges, lycées et universités sont fermés. La décision a été annoncée le jeudi 12 mars par le président Emmanuel Macron afin d'éviter la propagation du Covid-19. Si, pour certains élèves, cette mesure peut sembler synonyme de vacances, c'est avant tout des problèmes d'organisation qui s'annoncent. "Je peux faire du télétravail, mais lorsqu'on garde des enfants, ce n'est pas forcément évident ", explique Nadia, mère de deux enfants de 8 et 10 ans. Même constat pour Léa Triboulet, habitante de Bieville-Beuville, commune située au nord de Caen, qui est qualifiée de "cluster", c'est-à-dire de foyer épidémique où des cas groupés ont été révélés. Les rassemblements de plus de 50 personnes sont interdits et, avant même que l'Élysée annonce la fermeture des établissements scolaires, l'école de la commune était déjà fermée. Pour cette mère de trois jeunes enfants, la situation n'est pas forcément simple : "Pour l'instant, je trouve cela plutôt pénible, parce qu'on nous déconseille de sortir de chez nous, de sortir les enfants. Je peux faire du télétravail, donc j'arrive à m'arranger à peu près, même si, avec trois enfants, c'est un peu compliqué." Pour d'autres comme Laurence, pas d'autre solution que de laisser ses enfants de 10, 12 et 14 ans seuls à la maison : "Je travaille, donc ils vont devoir se garder tout seuls." Les écoles seront tout de même ouvertes, pour accueillir les enfants des personnels de santé, en petits groupes.
Les grands dans le flou
Du côté des élèves du lycée Malherbe de Caen, qui passent le bac, l'inquiétude est bien présente : "Cette mesure est bien, mais peut-être un peu trop tôt. On va louper beaucoup d'heures, alors que le programme fait qu'on est déjà un peu perdus. Si, en plus, on nous enlève des cours, ça va être compliqué", indique Mathilda, élève de première. Même réaction pour Ninon, élève en Terminale : "Rater deux à quatre semaines de cours, c'est énorme, en terminale, donc oui, ça m'inquiète." Comme l'a rappelé Jean-Michel Blanquer, le ministre de l'Éducation nationale, il ne s'agit pas de vacances. Les élèves devront travailler et des mesures ont déjà été prises : "C'est vrai qu'avec les grèves, on a déjà pris beaucoup de retard, mais les professeurs nous ont donné des cours, alors on va se débrouiller", explique Lilas, en Terminale.
Selon Christophe Lajoie, professeur de chaudronnerie au lycée professionnel Jules-Verne de Mondeville, le suivi va être compliqué, avec les cours à distance. "Il y a la plateforme 'ma classe à la maison' qui est mise en place. Certes, il va y avoir des cours généraux, mais nous, nous avons des heures d'ateliers avec les élèves, on fait de la pratique. On ne va pas pouvoir faire de la soudure à travers un écran." Reste à savoir ce qu'il se passera dans les semaines à venir…
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