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En Syrie, écoles et prisons d'Idleb réaménagées pour les déplacés

Les enfants jouent dans la cour et des adultes aménagent la cellule où vont désormais vivre plusieurs familles. En fuyant les bombardements du régime sur le nord-ouest syrien, ces déplacés d'Idleb n'ont eu d'autres choix que de se réfugier dans une ancienne prison.

En Syrie, écoles et prisons d'Idleb réaménagées pour les déplacés
Des enfants jouent dans la cour d'une prison transformée en centre d'accueil pour les déplacés à Idleb, le 31 décembre 2019 - Omar HAJ KADOUR [AFP]

Ils sont des centaines de milliers de déplacés à commencer la nouvelle année loin de leur foyer, parfois sommairement installés dans des écoles, des mosquées ou des bâtiments en construction, réquisitionnés pour les héberger dans la région d'Idleb dominée par les jihadistes.

Rien qu'en décembre, quelque 284.000 personnes ont dû fuir le sud de la province ravagé par des combats, notamment la ville de Maaret al-Noomane et ses environs, une zone aujourd'hui quasi vidée de ses habitants selon l'ONU.

Une cinquantaine de familles, soit environ 300 personnes, ont élu domicile dans une prison désaffectée de la ville d'Idleb.

Devant les bâtiments lugubres en pierre et en béton gris, des enfants font une ronde sur l'asphalte mouillé de la cour. D'autres gigotent sur des ballons sauteurs colorés pendant que certains jouent au tir à la corde.

Dans une cellule sombre, où un filet de lumière passe à travers de petites lucarnes en haut du mur, un homme perché sur un escabeau tend une bâche en plastique pour diviser la pièce.

A 69 ans, Oum Hatem a fui la région de Maaret al-Noomane avec son fils célibataire. Arrivée dans la ville d'Idleb, elle a cherché un refuge. On lui a indiqué la prison.

"Nous nous y sommes installés, même si l'endroit n'est pas habitable", raconte la sexagénaire au visage strié de rides. "Il n'y a pas d'eau, pas d'électricité, pas de lumière. Les pièces sont étroites et étouffantes", se plaint-elle.

Manque d'abris

Emmitouflée dans une veste en laine, Oum Hatem aide à vider une camionnette partie récupérer quelques affaires chez elle: des provisions dans des bocaux, des seaux en plastique, un tapis de jute.

"Si nous en avions les moyens, nous aurions loué une maison", se désole-t-elle. "Mais nous n'avons même pas de quoi manger."

Depuis plusieurs semaines, le pouvoir de Bachar al-Assad soutenu par l'aviation russe a de nouveau intensifié ses bombardements contre Idleb.

Le régime se dit déterminé à reconquérir cette région dominée par les jihadistes de Hayat Tahrir al-Cham (HTS, ex-branche syrienne d'Al-Qaïda) et qui accueille aussi des groupes rebelles.

Mais malgré un cessez-le-feu annoncé fin août, de violents combats au sol continuent d'opposer les forces prorégime aux jihadistes et aux rebelles.

Avec le dernier afflux de déplacés, "des bâtiments publics comme des mosquées, des garages, des salles de mariage et des écoles sont utilisés pour accueillir les familles", a récemment indiqué le Bureau de coordination des affaires humanitaires de l'ONU (Ocha).

Toutefois, les places disponibles pourraient ne pas suffire "étant donné l'ampleur des déplacements" a mis en garde l'agence onusienne.

Le nord d'Idleb est déjà envahi par les camps de déplacés informels où les civils s'entassent dans des tentes, quand ils ne sont pas tout simplement installés au milieu des champs d'oliviers.

"Avenir devant eux"

Dans une école visitée par un journaliste de l'AFP, le linge sèche sur des cordes dans la cour de récréation.

Une dizaine de famille se partagent les lieux. Les classes ont été débarrassées des pupitres, remplacés par des tapis au sol et des matelas en mousse le long des murs.

"Les écoles sont transformées en centre d'accueil pour les déplacés de la région de Maaret al-Noomane ou du sud d'Idleb. L'enseignement y a été suspendu", reconnaît Abdel Salam al-Amin, coordinateur d'une ONG humanitaire qui distribue des aides aux familles.

"Nous leur apportons des repas, des couvertures et des matelas", ajoute-t-il.

Dans la cour de la prison, Abdel Qader Shawarghi coupe les cheveux d'un petit garçon assis sur une planche en bois.

Le coiffeur de 29 ans a fui depuis deux semaines les bombardements à Maaret al-Noomane. Installé avec sa femme et ses deux enfants dans la prison, il continue de manier le ciseau pour faire vivre sa famille.

Pour la nouvelle année, il se dit optimiste et espère que les gens pourront rentrer chez eux.

"Les enfants ont encore tout leur avenir devant eux, on ne veut pas qu'ils vivent ce que nous vivons avec la guerre", soupire-t-il.

En près de neuf ans, le conflit déclenché en 2011 a tué plus de 370.000 personnes.

"Si Dieu le veut, cette nouvelle année sera la fin de la guerre en Syrie."

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