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Levothyrox: la justice se prononce sur le "défaut d'information" de Merck

La justice civile se prononce mardi à Lyon sur un "défaut d'information" du laboratoire Merck autour du changement de formule de son Levothyrox que souhaitent faire reconnaître plus de 4.000 malades de la thyroïde.

Levothyrox: la justice se prononce sur le "défaut d'information" de Merck
Photo d'une boîte de Levothyrox prise dans une pharmacie de Saint-Gaudens, le 4 décembre 2017 - REMY GABALDA [AFP/Archives]

Cette décision sera une "première étape", prévient l'une des victimes, Béatrice Benzama, 54 ans, qui a dit à l'AFP avoir passé "neuf mois couchée" après les modifications d'excipients apportées à ce médicament.

Mise sur le marché au printemps 2017, une nouvelle formule du Levothyrox, prescrit contre l'hypothyroïdie et fabriqué par le laboratoire Merck, a été incriminée, entre mars 2017 et avril 2018, par quelque 31.000 patients victimes d'effets secondaires (fatigue, maux de tête, insomnies, vertiges, etc.).

"Cette affaire, ça traumatise, je n'ai plus confiance dans les professionnels de santé et je ne veux plus qu'on m'opère", a ajouté Mme Benzama.

A l'audience, le 3 décembre près de Lyon où le groupe pharmaceutique allemand a son siège français, les avocats de 4.113 plaignants regroupés dans une action collective ont réclamé une indemnisation de 10.000 euros pour chacun d'eux.

L'affaire fait par ailleurs l'objet, au pénal, d'une information judiciaire contre X instruite par le pôle santé du TGI de Marseille.

"J'accuse Merck de savoir que le changement de formule allait avoir des conséquences néfastes, de faire peu de cas des malades et de privilégier les intérêts financiers de ses actionnaires sur les malades", avait plaidé Me Christophe Lèguevaques, en pointant du doigt "l'absence de mention sur le changement de formule" sur la boîte de médicament ainsi que "l'absence coupable de réaction de la part d'un industriel".

L'avocat avait également accusé Merck d'avoir mené une "campagne de dénigrement à l'encontre des malades en popularisant la notion de +nocebo+ et en les culpabilisant".

"Beaucoup d'émotions"

"La question précise posée au tribunal concerne les actions de Merck" en terme de communication, souligne son directeur juridique Florent Bensadoun, assurant que le groupe pharmaceutique avait "fait ce qu'il fallait en répétant par vagues successives les mises en garde".

Soit "300.000 communications par courrier, fax et mail auprès de 100.000 professionnels de santé", a-t-il énuméré, rappelant que le laboratoire n'avait pas le droit de communiquer directement avec les patients.

S'agissant d'un dossier suscitant "beaucoup d'émotions", M. Bensadoun a également rappelé que le débat devant le tribunal ne portait pas sur "la qualité du médicament, qui a été réaffirmée par les autorités de santé".

Trois rapports de pharmacovigilance successivement remis à l'Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM) n'ont pas permis de percer le mystère des effets indésirables dénoncés par les victimes.

Le 20 décembre, le ministère de la Santé a fait état d'une étude selon laquelle la prise du nouveau Levothyrox n'a pas entraîné "d'augmentation de problèmes de santé graves" mais s'est traduite par une "augmentation notable" des consultations médicales. Il a ajouté que des analyses réalisées par l'ANSM sur de nouveaux lots de médicaments confirmaient leur "bonne qualité".

Des médecins ont estimé que la crise pouvait être due à un "effet nocebo", un placebo en négatif: la médiatisation des effets secondaires aurait selon eux pu amplifier psychologiquement ces effets chez certaines personnes.

Autant de conclusions contestées par les associations de malades comme l'Association française des malades de la thyroïde (AFMT), pour qui le doute doit persister compte tenu de l'ampleur des signalements.

Au total, trois millions de patients prennent ce médicament en France (premier marché mondial) et 2,5 millions de malades utilisent la nouvelle formule, selon Merck.

Mme Benzama, elle, se procure l'ancienne formule commercialisée en Italie. "J'ai un stock d'un an mais après, je n'en sais rien car Merck veut en arrêter la fabrication", s'inquiète la quinquagénaire, qui considère vivre "avec une épée de Damoclès au-dessus de la tête".

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