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Trois ans après, l'Europe déstabilisée par la crise des migrants

Il y a trois ans, Angela Merkel était applaudie, comparée à "Mère Teresa" pour avoir le 4 septembre 2015 laissé les frontières de l'Allemagne ouvertes à des dizaines de milliers de réfugiés arrivant du Proche-Orient via les Balkans.

Trois ans après, l'Europe déstabilisée par la crise des migrants
La chancelière allemande Angela Merkel à Bruxelles, le 12 juillet 2018 - Tatyana ZENKOVICH [POOL/AFP/Archives]

Aujourd'hui, ce sont les images d'extrémistes de droite chassant les étrangers dans les rues de Chemnitz en faisant le salut hitlérien qui font la Une.

Un contraste saisissant qui illustre le changement d'ampleur tectonique que connaît, au-delà de l'Allemagne, l'Europe toute entière avec la "crise des réfugiés", marquée par l'arrivée depuis 2015 de plus de trois millions d'entre eux dans l'UE.

De toutes les crises qu'a connues l'Europe, de l'euro à l'Ukraine, "il s'agit de la plus grave" et qui "n'est pas résolue", estime le politologue bulgare Ivan Krastev dans une récente interview au quotidien Die Welt.

Elle "provoque un conflit énorme entre l'Europe de l'Ouest et de l'Est" et "il y a un tournant conservateur en Europe" avec des tendances partout au repli national dans une atmosphère de "panique démographique", explique-t-il.

Brexit

Le Royaume-Uni s'apprête à quitter l'UE suite à un vote en faveur du Brexit très marqué par la question migratoire, l'Italie a élu le premier gouvernement populiste d'Europe occidentale, dans tous les pays les mouvements anti-migrants ont le vent en poupe et Angela Merkel paraît très affaiblie.

Même le président américain Donald Trump souffle sur les braises. "Grosse erreur dans toute l'Europe que de laisser entrer des millions de personnes qui ont si fortement et violemment changé leur culture!", tweetait-il en juin en accusant l'Allemagne au premier chef.

Le dossier des migrants "a fait d'Angela Merkel un épouvantail pour une partie des Allemands et lui a presque coûté son poste", analyse le quotidien Süddeutsche Zeitung.

La chancelière affirme toujours ne pas regretter sa décision du 4 septembre 2015 pour raisons humanitaires, un grand nombre fuyant alors la guerre en Syrie.

"Nous allons y arriver", assurait-elle alors aux Allemands. Une phrase avec laquelle elle a entretemps pris ses distances.

Comme dans de nombreux autres pays, la chancelière a aussi depuis durci nettement sa politique migratoire. Après l'arrivée depuis d'un million de demandeurs d'asile dans la première économie européenne en 2015 et 2016, ce nombre devrait être inférieur à 200.000 cette année.

Même tendance dans toute l'UE, où l'an dernier le chiffre global est redescendu à 650.000 environ. L'intégration des demandeurs d'asile via le travail montre aussi des succès en Allemagne notamment, grâce à une économie florissante.

'Plus grand défi'

Mais une partie de l'opinion accuse les demandeurs d'asile d'être responsables d'une hausse de l'insécurité. Depuis le meurtre il y a une semaine d'un Allemand de 35 ans à Chemnitz, pour lequel la justice soupçonne un demandeur d'asile irakien, l'extrême droite nationale mobilise dans la rue contre les étrangers.

"La question de l'immigration reste le plus grand défi" de l'Europe, juge dans une note d'analyse Stefen Lehne, professeur à la Fondation Carnegie Europe.

"Même si le nombre d'arrivées baisse, l'hystérie croît elle dans un contexte où les mouvements populistes mais aussi un nombre croissant de gouvernements plus traditionnels se nourrissent des sentiments anti-migrants". Une tendance qui devrait se retrouver dans les urnes lors des élections européennes l'an prochain.

L'historien britannique Niall Ferguson se veut lui encore plus pessimiste. "Bien loin de mener à une fusion, la crise migratoire de l'Europe conduit à une scission", chaque Etat faisant cavalier seul, juge-t-il dans une note.

"Je pense de plus en plus que la question migratoire sera perçue par les futurs historiens comme le solvant fatal de l'Union européenne" et "le Brexit comme un premier symptôme".

Un avis que ne partage pas Stefan Lehne de Carnegie. Pour lui, le débat en cours "pourrait servir de catalyseur en vue d'un changement positif" permettant de "clarifier" la situation et de mieux préparer l'avenir.

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