En ce moment : UN ETE FRANCAIS - INDOCHINE Ecouter la radio

En ce moment
abonnement

Ces parents qui décident de faire l'école à la maison

Vendredi, 15H00. Alors que des millions d'élèves sont en classe, une vingtaine d'enfants jouent dans un square parisien. Pour eux, l'école c'est quand ils veulent et "à la maison", un choix qui s'explique souvent par une déception ou une méfiance envers l'institution.

Ces parents qui décident de faire l'école à la maison
Le nombre d'enfants scolarisés à domicile a quasiment doublé entre 2008 (13.500) et 2015 (près de 25.000) - FRED DUFOUR [AFP/Archives]

Une quarantaine de familles se retrouvent chaque fin de semaine dans ce jardin du centre de Paris, où les enfants s'amusent en groupe et les parents discutent. Leur point commun: ils pratiquent l'instruction à domicile.

Un choix qui séduit des parents déçus de l'école, méfiants vis-à-vis de l'institution, contraints par la maladie ou le handicap de leur enfant, ou encore pour des raisons confessionnelles.

Ils ont cette liberté: en France, c'est l'instruction qui est obligatoire, pas l'école. Seule une infime minorité de petits Français en âge d'aller en classe est aujourd'hui concernée (0,3%) par ce mode d'enseignement. Mais le nombre d'enfants scolarisés à domicile a quasiment doublé entre 2008 (13.500) et 2015 (près de 25.000).

La déscolarisation se fait parfois en cours d'année, parce que l'enfant est "en souffrance". Virginie raconte que son fils de 5 ans, inscrit en maternelle, faisait "des cauchemars", ne supportait pas les bagarres dans la cour de récré, devenait lui-même agressif.

"On a longuement réfléchi, on s'est dit qu'il n'avait pas besoin d'être en collectivité si c'était trop difficile pour lui", confie-t-elle. Déscolarisé depuis quelques mois, le changement est "miraculeux", se félicite cette mère, convaincue que "de nombreux enfants ne sont pas heureux à l'école".

Parfois, les enfants n'y mettent pas les pieds avant l'adolescence.

Jean-Paul Boulet a fait l'amère expérience de l'échec scolaire avec ses deux fils, pour des raisons différentes: "l'un était précoce et s'ennuyait en cours", "l'autre ne suivait pas en classe". Lorsqu'il a eu sa fille, il s'est dit avec sa femme qu'elle ne "passerait pas par là".

Après avoir regardé des écoles aux méthodes alternatives type Montessori, qu'ils jugent "trop chères", c'est une publicité dans leur région (Pyrénées orientales) qui les a décidés à faire les cours à la maison.

"On apprend avec la vie"

Quand la fillette était au niveau primaire, ils consacraient moins de deux heures par jour à la faire travailler, et ajoutaient aux leçons des "activités parascolaires en pagaille" (sport, activités artistiques, sorties culturelles..).

Une fois au collège, ils ont utilisé les cours par correspondance. "Je faisais des chantiers, ma femme de la comptabilité à distance. Nous étions tous les deux très disponibles", concède-t-il. Une condition indispensable pour choisir ce mode d'éducation.

Sa fille a désormais réintégré un lycée, avec plaisir, "parce qu'elle en avait envie", explique-t-il. "Elle savait qu'elle pouvait décider d'arrêter si ça ne lui plaisait pas".

Chaque année, un inspecteur vérifie que le socle commun de connaissances est acquis. Si certains parents imposent à leurs enfants des horaires de travail, un peu comme à l'école, d'autres profitent des activités du quotidien pour les instruire. "On apprend avec la vie, mais ce n'est pas du travail: par exemple on fait des maths en cuisinant un gâteau", explique Hortense, 12 ans.

Elle considère comme une "chance" de ne pas aller à l'école: "on n'est pas stressé et on a le choix dans ses activités". "Elle ne passera le bac que si elle en a envie", appuie sa mère.

C'est aussi "le système" qui est rejeté par ces familles, au bagage culturel souvent élevé, et en quête d'une philosophie éducative différente. "Je pense qu'il est difficile aujourd'hui d'être motivé par l'école", lâche Caroline Pinet, mère de huit enfants instruits à domicile, qui avait pourtant fait des études pour devenir enseignante, et est mariée à... un prof.

"Formatage, esprit de compétition... Je ne voyais pas l'intérêt de mettre mon enfant à l'école", confie de son côté Manon, qui n'a elle-même fréquenté les bancs de l'école que cinq jours dans sa vie. Pianiste, elle explique avoir fait ce qu'elle avait envie et espère bien qu'il en sera de même pour son fils de 5 ans.

Galerie photos
Newsletter
Restez informé ! Recevez des alertes pour être au courant de toutes les dernières actualités.
Pour aller plus loin
Réagir à cet article

L'espace des commentaires est ouvert aux inscrits.
Connectez-vous ou créez un compte pour pouvoir commenter cet article.

En direct
Lire les journaux
Petites Annonces
Immobilier
Caen, à louer studette meublée, 13 m2
Caen, à louer studette meublée, 13 m2 Caen (14000) 360€ Découvrir
Gîte
Gîte Sainte-Mère-Eglise (50480) 67€ Découvrir
Bretagne, 22 - Plestin-les-Grèves St-Efflam, loue face à la
Bretagne, 22 - Plestin-les-Grèves St-Efflam, loue face à la Plestin-les-Grèves (22310) 0€ Découvrir
Garage / Box / Garde-meuble
Garage / Box / Garde-meuble Agnac (47800) 60€ Découvrir
Automobile
Renault Megane
Renault Megane Coutances (50200) 2 000€ Découvrir
Vends Mercedes Classe A
Vends Mercedes Classe A Argences (14370) 29 000€ Découvrir
Tiguan
Tiguan Hérouville-Saint-Clair (14200) 9 900€ Découvrir
Urgent, vends Peugeot 407
Urgent, vends Peugeot 407 Saint-Aubin-du-Cormier (35140) 1 300€ Découvrir
Bonnes affaires
Vide maison
Vide maison Cauvicourt (14190) 0€ Découvrir
Armoire ancienne
Armoire ancienne Caen (14000) 0€ Découvrir
Pots de buis
Pots de buis Caen (14000) 0€ Découvrir
Machine à coudre Singer
Machine à coudre Singer Saint-Etienne-du-Rouvray (76800) 75€ Découvrir
L'application mobile de Tendance Ouest
Inscrivez vous à la newsletter
La météo avec Tendance Ouest
Les pronostics avec Tendance Ouest
Votre horoscope du vendredi 29 mars
Les jeux de Tendance Ouest
L'emploi avec Tendance Ouest
Films et horaires dans vos cinémas en Normandie
L'agenda des sorties de Tendance Ouest
Les concerts avec Tendance Ouest
Les replays de Tendance Ouest
Ces parents qui décident de faire l'école à la maison