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Rennes (AFP). Entre raison et empathie, cinq ans avec sursis requis contre une mère qui a tué sa fille handicapée

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Rennes (AFP). Entre raison et empathie, cinq ans avec sursis requis contre une mère qui a tué sa fille handicapée
Croquis d'audience montrant l'accusée Laurence Nait Kaoudjt (d) et ses avocats Eric Dupond-Moretti (c) et Anna-Maria Sollacaro au premier jour du procès, le 14 septembre 2015, devant la cour d'assises d'Ille-et-Vilaine à Rennes - AFP
Cinq ans de prison avec sursis ont été requis mardi contre une mère qui a mis fin aux jours de sa fillette très lourdement handicapée, Méline, en 2010 à Saint-Malo, après le récit insoutenable, dans la matinée, de ce qu'elle nomme un "acte d'amour" au second jour de son procès à Rennes. Les avocats de la défense ont pour leur part plaidé l'acquittement, au nom de "la contrainte morale", avant que la cour ne se retire pour délibérer, peu avant 17H00. L'avocat général, Yann Le Bris, a rappelé combien, dans ce dossier sensible, depuis la découverte du corps de la fillette de huit ans étranglée au matin du 23 août 2010 jusqu'à l'audience, l'ampleur de la peine de la mère, Laurence Nait Kaoudjt, 49 ans, dont le placement en détention n'a jamais été envisagé, a pris le pas sur la démarche judiciaire. Il a appelé la cour et les six jurés, quatre femmes et deux hommes, à "l'empathie" avec sa douleur pour déterminer sa peine, tout en les rappelant à la "raison" afin qu'ils la déclarent bel et bien coupable de meurtre. - L'humanité de Méline - "Personne n'est propriétaire de son enfant", a souligné l'avocat général. "Même si cet enfant est handicapé, il est autonome, il a sa vie, il a son humanité: si vous dites aujourd'hui +elle n'est pas coupable+, vous niez cette humanité. Dans le référentiel commun de la société, on a toujours le choix de ne pas étrangler une petite fille", a-t-il martelé. M. Le Bris a rappelé les derniers éléments de la vie de huit ans de la petite Méline, brune aux longs cheveux frisés dont plusieurs photos, y compris sur son lit de mort, ont été montrées à l'audience juste avant son réquisitoire: "elle avait des peluches, des jouets, elle souriait, elle aimait faire du poney (pas toute seule), elle aimait la musique, elle aimait le contact C'est quelqu'un qui a eu une existence, elle a eu une vie, elle a été heureuse". A l'inverse, Me Éric Dupond-Moretti a plaidé avec force l'acquittement de sa cliente: "elle a tué sa fille, mais elle n'est pas une meurtrière contrairement à ce qui a été requis: la contrainte morale intérieure existe". "Nos textes n'ont pas prévu cette situation, cette douleur: bien sûr qu'il ne s'agit pas de livrer un permis de tuer", a-t-il ajouté. "Oui, elle a tué mais est-elle coupable de l'avoir fait? Vous avez des experts qui disent qu'en réalité, elle n'avait pas d'autre choix". "Elles ne faisaient qu'une, elles étaient fusionnelles, c'était une peau pour deux", a-t-il ajouté. Dans la matinée, dans un récit qui a glacé la cour et l'audience, souvent en larmes mais assumant tous ses actes, Laurence Nait Kaoudjt, 49 ans, a expliqué comment le 15 août précédant les faits, se sentant impuissante à continuer à lui épargner les souffrances de son handicap et craignant d'en être séparée, elle avait pris sa décision. Puis elle a raconté les derniers instants de sa fille, le 22 août 2010, "un beau dimanche", la messe, l'achat de pâtisseries, la dernière promenade avec sa grand-mère - "Elle était toute belle" - Elle a couché sa fille après lui avoir donné un peu de somnifère et un anti-douleur "pour qu'elle n'ait pas mal". Puis elle a étouffé Méline à l'aide d'une écharpe. "J'ai dit: +Méline, c'est Maman qui t'aime, c'est Maman ma chérie+ J'ai dit: +Seigneur, prenez mon enfant+", raconte-t-elle. "Je lui ai chanté une petite chanson, je suis restée comme ça et puis au bout de quelques temps, je sais pas, je me suis dit: +ça doit être fini+". "J'ai retiré l'oreiller sur sa tête. Elle était toute belle Ses yeux étaient fermés, elle était dans son sommeil Il y avait juste une petite goutte de sang sur le côté de sa narine. Avec un coton, j'ai essuyé. Elle avait l'air apaisé, c'était un petit ange", poursuit l'accusée.
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