En ce moment

Rustenburg (Afrique du Sud) (AFP). Au fond des mines sud-africaines, les femmes se battent pour leurs droits

...

Rustenburg (Afrique du Sud) (AFP). Au fond des mines sud-africaines, les femmes se battent pour leurs droits
Bernice Motsieloa, chef de quart dans la mine sud africaine de Bathopele (170 kilomètres de Johannesbourg), le 11 juin 2015 - AFP
A 200 mètres sous terre, entourée par les bruyants tapis roulants qui convoient des tonnes de pierres vers la surface, Bernice Motsieloa, chef de quart de 33 ans, incarne une petite révolution au sein du milieu machiste et violent des mines sud-africaines. A la tête d'une équipe essentiellement masculine de 22 personnes dans la mine de platine de Bathopele (nord), cette mère de deux enfants fait partie des milliers de femmes mineurs employées dans ce secteur encore dominé par les hommes. Alors que l'interdiction du travail des femmes dans les mines n'a été levée qu'en 1996, 15% des employés de l'industrie minière sont aujourd'hui de sexe féminin, au-dessus de l'objectif de 10% que s'était fixé le gouvernement. Plus gros employeur privé d'Afrique du Sud, Anglo American Platinum, qui exploite la mine de Bathopele compte 3.081 femmes dans ses effectifs. Si Bernice Motsieloa affirme n'avoir jamais subi de violence physique depuis qu'elle est descendue pour la première fois au fond d'une mine d'or il y a 13 ans, elle se souvient en revanche parfaitement des insultes endurées. "C'était dur. Nous étions ouvertement insultées par nos collègues masculins qui nous disaient que ce n'était +pas notre place+", raconte-t-elle à l'AFP. "Au départ je voulais démissionner. Nous devions nous défendre face à des hommes qui n'avaient pas l'habitude de travailler avec des femmes", ajoute-t-elle. Les insultes laissent souvent place au harcèlement, voire pire: selon une étude menée par l'université du Witwatersrand en 2009, les femmes sont fréquemment victimes d'abus sexuels dans le secteur minier, une industrie clé pour l'économie sud-africaine qui emploie près d'un million de personnes. "Les hommes voient encore les femmes comme des objets sexuels et les actes sexuels contre de l'aide sont en augmentation", explique le document. En 2012, à quelques kilomètres du site de Bathopele, au fond d'une autre mine exploitée par Anglo American, une ouvrière a été violée et tuée à coups de pierre. Il y a trois mois, une femme a été violée dans les vestiaires d'une autre mine de la même compagnie, avant de réussir à s'échapper. "J'étais choquée et je n'avais plus aucune confiance dans ce milieu", se souvient Bernice Motsieloa, qui est désormais en contact permanent avec la surface et la salle de contrôle lorsqu'elle est sous terre. "Cela a vraiment eu un effet sur moi. Je me demandais +et si quelqu'un surgissait?+", explique la jeune femme. - 'Faveurs sexuelles' - Mineur à la retraite, Elias Mkhonza confirme que lorsqu'il travaillait au fond de la mine, des hommes demandaient des faveurs aux femmes en échange de leur aide pour les tâches les plus éprouvantes. "+Si je fais ton travail, tu me donnes quelque chose en échange+, ça se passe comme ça", se souvient ce mineur qui a travaillé pendant 22 ans dans l'extraction aurifère. Il estime lui-même que les femmes n'auraient "jamais dû être acceptées sous terre". Face à cette violence, Anglo American a créé un système qui permet aux femmes de ne jamais se trouver seules et de travailler avec d'autres femmes ou des hommes de confiance. Une hotline contre le harcèlement sexuel a également été mise en place, ainsi que des caméras de surveillance et un système de reconnaissance biométrique à l'entrée des vestiaires féminins. "Des femmes sont venues nous parler et nous ont demandé de prendre certaines mesures. Un processus est en cours pour qu'elles se sentent en sécurité dans nos mines", affirme à l'AFP Chris Griffith, le PDG d'Anglo American Platinum.

Newsletter

Restez informé ! Recevez des alertes pour être au courant de toutes les dernières actualités.
Réagir à cet article

L'espace des commentaires est ouvert aux inscrits.
Connectez-vous ou créez un compte pour pouvoir commenter cet article.

En direct
Petites Annonces
Immobilier
Charmant appartement T3 dans quartier calme de Besançon
Charmant appartement T3 dans quartier calme de Besançon Besançon (25000) 150 000€ Découvrir
Appartement Le Goelia St Geniez d'Olt
Appartement Le Goelia St Geniez d'Olt Saint-Geniez-d'Olt et d'Aubrac (12130) 400€ Découvrir
Location Atelier / Bureau Biarritz
Location Atelier / Bureau Biarritz Biarritz (64200) 417€ Découvrir
Local Artisanal à louer
Local Artisanal à louer Sartilly-Baie Bocage (50530) 850€ Découvrir
Automobile
Renault Kadjar 1.6 DCi Energy Intens 130 cv
Renault Kadjar 1.6 DCi Energy Intens 130 cv Blacqueville (76190) 10 990€ Découvrir
Citroën DS 19 Pallas de première série
Citroën DS 19 Pallas de première série Vendôme (41100) 17 000€ Découvrir
Mercedes GLA 200d 4matic Pack AMG
Mercedes GLA 200d 4matic Pack AMG Vindry-sur-Turdine (69490) 17 500€ Découvrir
Chevrolet Corvette C7
Chevrolet Corvette C7 Caen (14000) 48 998€ Découvrir
Bonnes affaires
Fauteuil de Salon
Fauteuil de Salon Deuil-la-Barre (95170) 80€ Découvrir
Mini Chaine Hi.Fi Marque
Mini Chaine Hi.Fi Marque Enghien-les-Bains (95880) 70€ Découvrir
Tracteur tondeuse hydrostatique Husqvarna TC 138
Tracteur tondeuse hydrostatique Husqvarna TC 138 Areines (41100) 2 300€ Découvrir
Armoire en bois et cannage
Armoire en bois et cannage Beaubec-la-Rosière (76440) 235€ Découvrir
L'application mobile de Tendance Ouest
Inscrivez vous à la newsletter
Les pronostics avec Tendance Ouest
L'emploi avec Tendance Ouest
L'agenda des sorties de Tendance Ouest
Les concerts avec Tendance Ouest
Rustenburg (Afrique du Sud) (AFP). Au fond des mines sud-africaines, les femmes se battent pour leurs droits