Le parquet de Paris, saisi par le ministère de la Défense qui lui a signalé les cas de deux soldats français soupçonnés de pédophilie au Burkina Faso, a ouvert mardi soir une enquête préliminaire pour agressions sexuelles sur mineurs, a appris l'AFP de source judiciaire.
L'enquête a été confiée aux prévôts de la gendarmerie, chargés des investigations sur les militaires déployés sur les théâtres d'opérations extérieures. Le ministère de la Défense a annoncé mardi soir avoir suspendu deux soldats français soupçonnés de s'être livrés la veille à des "actes à connotation sexuelle" sur deux enfants dans ce pays d'Afrique de l'Ouest.
Paris a affirmé avoir "immédiatement signalé les faits allégués" aux justices française et burkinabè.
Environ 220 soldats français sont stationnés au Burkina Faso dans le cadre de l'opération de lutte antiterroriste Barkhane qui couvre cinq pays du Sahel, du Mali au Tchad.
Il s'agit de la deuxième affaire d'abus sexuels d'enfants impliquant l'armée française en Afrique, après les accusations portées contre des militaires de la force Sangaris en Centrafrique.
Selon une source judiciaire, 14 militaires français ont été mis en cause dans cette dernière affaire, dont trois sont identifiés, par les témoignages de six enfants de neuf à 13 ans dénonçant des faits commis au début de l'opération Sangaris entre fin 2013 et fin mai-début juin 2014. Des juges d'instruction enquêtent depuis mai sur ces accusations.
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