En France comme à l'étranger, François Hollande multiplie depuis plusieurs semaines les déplacements mais dément toute entrée en campagne prématurée pour 2017 face à son ex-rival Nicolas Sarkozy, qui de son côté arme méthodiquement son nouveau parti "Les Républicains" pour se représenter.
"Je suis à ma place, je ne suis pas dans une course qui n'aurait aucun sens aujourd'hui () Il n'y a pas d'accélération par rapport à une échéance", a assuré aux journalistes le président de la République en visite vendredi à Angers.
Des propos comme décalés, à mi-chemin d'une journée marathon A l'image de bien d'autres qu'il enchaîne depuis mars. Le matin à Nantes au congrès de la Mutualité, le président a terminé son périple au Musée d'art contemporain du Val-de-Marne, à Vitry-sur-Seine.
Sommet du G7 lundi en Bavière, visite à Tulle mardi, sommet européen UE-Amérique latine mercredi à Bruxelles, intervention à l'Organisation internationale du travail jeudi à Genève, il terminera la semaine sur les chapeaux de roues samedi aux 24 heures du Mans, puis dimanche au salon Vinexpo de Bordeaux fiefs respectifs de deux grands rivaux de Nicolas Sarkozy, François Fillon et Alain Juppé.
Cette omniprésence sur le terrain, prend parfois ouvertement des airs de pré-campagne électorale, comme il y a quelques semaines lors d'un bain de foule aux Antilles, où l'un de ses conseillers se félicitait: "une main, un bisou, un selfie, ça fait trois voix".
En face, Nicolas Sarkozy réélu à la tête de l'ex-UMP en novembre, transforme sa nouvelle formation "Les Républicains" en machine de guerre dans le but de pouvoir affronter de nouveau son rival de 2012. L'ancien président, qui devra pour cela remporter une primaire, fait feu de tout bois pour occuper le terrain ne ménageant pas ses piques contre son successeur, comme dans un duel à distance.
- "Aller plus vite que les autres au moment décisif" -
"Je fais ce que j'ai à faire, je ne suis pas dans un déplacement frénétique", a de son côté plaidé vendredi le chef de l'Etat, avouant pourtant aussitôt avoir lui-même "du mal à (se) resituer" dans son agenda surchargé.
"Depuis le début de mon quinquennat, je dis qu'il faut accélérer () parce qu'il y a des urgences qui sont maintenant insupportables, la première étant bien sûr la lutte contre le chômage", a argumenté M. Hollande qui conditionne son éventuelle candidature en 2017 à sa réussite sur le terrain de l'emploi.
"J'ai fait trois ans à la tête du pays. Il reste deux ans pour que mon mandat puisse aboutir à présenter un bilan devant les Français", a fait valoir le président, toujours très impopulaire mais qui table sur une embellie de la conjoncture pour obtenir des résultats encore attendus sur le front économique et social.
"Je serai encore samedi au Mans et dimanche à Bordeaux ce n'est pas pour des raisons politiques, c'est pour des raisons à chaque fois économiques", s'est défendu le président. Je veux, a-t-il martelé, "être capable d'être à ma place, pas une autre, à ma place".
Une façon de couper court à tout soupçon d'utilisation des moyens de la République à des fins électorales, alors que lui-même n'avait pas ménagé ses attaques contre Nicolas Sarkozy sur ce thème lors de la campagne de 2012.
"Quand on est capable de réussir un rassemblement de plus de 200.000 personnes pour les 24 heures du Mans c'est un atout pour la France et quand il y a la filière viticole qui s'expose et qui crée un excédent commercial de 10 mds d'euros pour la France, elle mérite d'être saluée. Je suis à ma place et je ne suis pas dans une course qui n'aurait aucun sens aujourd'hui", a martelé le président à Angers.
Peu auparavant, dans une allocution vantant les prouesses des entrepreneurs de la Cité de l'objet numérique, à Angers, il avait donné la clé du succès : "Ceux qui gagnent, ce sont ceux qui sont capables d'accélérer, d'aller plus vite que les autres au moment décisif".
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