Depuis tout petit, "j'avais déjà cette fibre de bricoleur", sourit Paul Michel. Cet étudiant rouennais de 19 ans, qui vient de rejoindre l'école d'ingénieur AgroParisTech, a une âme d'inventeur porté notamment par "l'électronique que j'ai découvert à la fin du collège". Il se lance alors dans plusieurs projets qu'il présente successivement au concours Innovez du magazine Sciences et vie junior. Sans succès. Jusqu'à des vacances d'été passées avec sa famille, où naît alors une nouvelle idée : "Nous venions d'avoir un problème avec les ruches. Après un hiver difficile, nous avions perdu plusieurs essaims et l'idée est venue d'une solution pour comprendre ce qu'il se passe et suivre la santé des abeilles."
L'apiculture, une passion familiale
Depuis une dizaine d'années en effet, Paul s'est initié à l'apiculture avec son père, Stéphane. C'est en discutant, ensemble, que l'idée a émergé. "Je l'ai emmené avec moi tout petit quand nous avions décidé de pratiquer l'apiculture en tant qu'amateurs après avoir découvert ce milieu pendant des vacances en Vendée", se remémore Stéphane Michel, "fier" du parcours accompli par son fils. Paul, qui avait "gardé dans un endroit beaucoup de matériel électronique des précédentes inventions", se lance dans la conception de Beelinked, une ruche connectée qui rassemble plusieurs outils pour connaître la température et le taux d'humidité en temps réel et à distance grâce à un site internet. "Certains de ces systèmes existent déjà, indique Paul Michel. Mais l'idée, c'est le tiroir qui embarque tous les composants." Il peut ainsi être retiré sans avoir à ouvrir la ruche et à perturber les abeilles "qui sont alors stressées". "Ça permet de gagner du temps aussi, ajoute son père, Stéphane. Car le coût principal pour un apiculteur, c'est le gasoil pour faire les allers-retours vers les ruches."
Père et fils ont développé le prototype ensemble : "Paul s'est occupé de l'électronique et moi de la petite menuiserie pour fabriquer le tiroir car il était moins à l'aise avec la scie circulaire", dit en plaisantant Stéphane. Le travail a été long pour aboutir au résultat actuel : "Il faut pas mal d'abnégation pour chercher à améliorer la chose. Le tout est de commencer petit à petit, d'ajouter des éléments au fur et à mesure. Mais ça a toujours été fait avec beaucoup de plaisir, on ne voit pas le temps passer", affirme Paul. Malgré ses études à Paris, le jeune étudiant travaille d'arrache-pied au développement de Beelinked, qui suscite désormais l'intérêt de nombreux apiculteurs et d'entreprises. "À sa place, je n'aurai pas réussi à faire ça tout seul", ajoute, un brin admiratif, son père.
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