"Il y avait la queue sur le trottoir, les gens se demandaient ce qu'il se passait à la poissonnerie !" Pour Helena Feriaud, qui a repris la poissonnerie Moderne rue Saint-Jean quelques jours après le déconfinement, le démarrage a été de bon augure. "Pendant le confinement, j'étais en passation, je travaillais avec les anciens propriétaires. Il y avait de la demande." Plus d'un mois après le déconfinement, la poissonnerie retrouve "un rythme de croisière" : une légère baisse, que comprend la propriétaire. "On a du mal à faire changer les habitudes des gens." Pourtant, pendant ces deux mois, les habitudes ont changé. Crise sanitaire oblige, certains ont préféré les petits commerces avec moins de monde : une aubaine pour les commerces de bouche. Une tendance qui s'est retrouvée également au Verger de Venoix, une épicerie primeur installée dans le quartier Venoix. "On a récupéré des nouveaux clients du quartier qui sont venus chez nous pendant le confinement. Je pense qu'ils ne voulaient pas s'éloigner de leur secteur", indique Béatrice Desmonts, la gérante. Durant cette période, le chiffre d'affaires de l'établissement a doublé.
Une nouvelle clientèle
Si certains clients sont repartis, d'autres se sont fidélisés : "Sur tous les nouveaux, on en revoit quand même une grande majorité qui continue de venir à la même fréquence." Pour l'instant, il est trop tôt pour quantifier l'augmentation, mais l'activité "est plus importante qu'avant le confinement en ce mois de juin". Même constat pour Emile Feldhofer, à la boucherie rue Saint-Jean : "C'était la folie, le chiffre d'affaires a augmenté de 40 % et, depuis le confinement, j'ai 10 à 15 % de clientèle en plus qui s'est fidélisée." Pour Alexis Ouin, boucher-charcutier-traiteur, place Maurice-Fouques, il y a eu, certes, une nouvelle clientèle, "surtout en boucherie", qui a permis de stabiliser l'activité, néanmoins il constate une perte importante de clients, notamment pour la partie traiteur : "Il y avait un petit défilé le midi avec le Conseil régional. Ils venaient chercher leur plat du jour, leur dessert. Ça me fait une vingtaine de couverts en moins à midi, tous les jours." Un coup dur pour ce boucher, qui s'inquiète de la suite des événements : "J'espère que ça va repartir. Tous les débuts de semaine commencent à être difficiles." En effet, si pour certains, la période a été positive, selon une enquête réalisée par la Chambre des métiers et de l'artisanat Normandie, sur 1 000 entreprises de la région dans le secteur alimentaire, 67 % d'entre elles ont enregistré une baisse de leurs chiffres d'affaires. Pour Jean-Denis Meslin, président de la Chambre de métiers et de l'artisanat de Normandie, cette "distorsion s'explique par la profession. Par exemple, les boulangers ont perdu du chiffre car les gens ont eu tendance à faire leur pain. Cela s'explique également par l'emplacement."
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