En ce moment : Cosmic Love - JAIN Ecouter la radio

En ce moment
abonnement

Au Venezuela, Maria, Manuel et Julio, manifestants cagoulés

Une jeune femme sort de l'égout où elle se cache chaque nuit après les marches de l'opposition à Caracas. Elle enfile son casque et prépare son bouclier de fortune pour affronter les forces de l'ordre "jusqu'à ce que cette dictature tombe".

Au Venezuela, Maria, Manuel et Julio, manifestants cagoulés
Des manifestants de l'opposition lors de heurts avec la police, le 24 mai 2017 à Caracas, au Venezuela - JUAN BARRETO [AFP]

Maria, 30 ans, fait partie des "guarimberos", ces manifestants cagoulés que l'on voit depuis bientôt deux mois apparaître en tête des cortèges contre le président Nicolas Maduro dès que les heurts éclatent.

Ils sont équipés de projectiles en tout genres, de masques à gaz et de protections bariolées.

Les analystes sont catégoriques: ce groupe informel, qui ne peut pas être comparé au mouvement des "indignés" espagnols, ni aux militants anarchistes du Black Block, ne sont pas des membres de l'opposition vénézuélienne.

"Ces jeunes hommes ne rentrent pas dans un cadre. Il y a des groupes de guerriers, d'autres qui croient qu'ils sont dans un jeu vidéo et certains qui sont complètement oligophrènes (faibles d'esprit). C'est tragique, car ils risquent leurs vies, mais ce qui est très clair, c'est qu'ils ne font pas partie de l'opposition", souligne la sociologue Colette Capriles.

Les "guarimberos" sont parfois opposés aux "colectivos", des bandes de civils armés par le gouvernement, ce que réfutent les analystes.

"Ils ne sont pas comparables avec les +colectivos+ chavistes (du nom du défunt ex-président Hugo Chavez, 1999-2013, ndlr). Les +colectivos+ sont professionnels, pratiquement des corps de l'Etat, des (groupes de) gens encouragés par le gouvernement", fait valoir Colette Capriles.

Les violences qui entourent régulièrement les défilés ont déjà fait plus d'une cinquantaine de morts.

"La peur est toujours là. Elle te pousse vers l'avant", dit Maria, la main sur le coeur.

Juste derrière elle, Manuel, 18 ans, sort également de l'égout.

"Jusqu'à ce que ce gouvernement tombe, je ne vais pas arrêter de me battre", assure ce père d'un garçon de deux ans, dont la main gauche, brûlée par une bombe lacrymogène, porte une marque indélébile, tel un tatouage.

'Terroristes' ou 'héros' ?

Le gouvernement les traite de "terroristes", tandis que d'autres voient en eux des "héros". Certains mettent en garde contre l'infiltration de "délinquants" ou de "vandales" parmi eux, profitant du chaos ambiant pour voler et piller. Il y aurait même des "infiltrés" du gouvernement.

Eux-mêmes se définissent comme la "résistance".

Tous les matins, les "guarimberos" se retrouvent à 6 ou 7 heures du matin sur l'élégante place Altamira, dans un des quartiers les plus chics de Caracas.

En buvant du café, ils préparent les actions de la journée, entourés des fleurs jaunes et rouges des jardins. Si aucun ne vit là, ils reçoivent de l'aide des habitants: nourriture ou boissons, et parfois un lieu pour se doucher ou des matelas pour dormir.

"C'est chaque jour un peu plus difficile. On est prêts à tout. C'est de l'adrénaline dirigée contre eux", le camp du pouvoir, explique Alejandro, 19 ans.

Comme les sympathisants antichavistes, ils critiquent la "dictature" du président Maduro, en ont "marre" des pénuries de produits de base, comme la farine ou le riz, et de médicaments.

Entre eux, ils reconnaissent avoir des différences: certains parlent de "défense", d'autres de "guerre". Monter en première ligne face aux gardes militarisés lourdement équipés ou ériger des barricades avec des meubles, des détritus brûlés ou des fils de fer, chacun sa spécialité.

On va "continuer et continuer jusqu'à ce qu'on nous tue", assure Julio, leur leader âgé de 28 ans, technicien automobile.

"Comment je suis devenu +guarimbero+?, Par haine", répond-t-il. "Si j'attrape un chaviste, je le brûle sur place", ajoute Julio.

Plus rien ne compte, dit-il, si ce n'est changer de gouvernement. Peu lui importe si ses actions violentes font du tort à l'opposition ou sont récupérées par le gouvernement.

"On n'a rien à voir avec l'opposition, on ne les aime pas non plus", lâche-t-il.

Galerie photos
Newsletter
Restez informé ! Recevez des alertes pour être au courant de toutes les dernières actualités.
Réagir à cet article

L'espace des commentaires est ouvert aux inscrits.
Connectez-vous ou créez un compte pour pouvoir commenter cet article.

En direct
Lire les journaux
Petites Annonces
Immobilier
Sud Portugal...
Sud Portugal... Granville (50400) 0€ Découvrir
Saint-Jacut-de-la-Mer (22750) sur camping...
Saint-Jacut-de-la-Mer (22750) sur camping... Saint-Jacut-de-la-Mer (22750) 0€ Découvrir
1 km mer, à louer chalet de 2 personnes, de 17 m² + salle d'
1 km mer, à louer chalet de 2 personnes, de 17 m² + salle d' Gouville-sur-Mer (50560) 0€ Découvrir
Caen, à louer studette meublée, 13 m2
Caen, à louer studette meublée, 13 m2 Caen (14000) 360€ Découvrir
Automobile
Caravane GRUAU Tradition 40 CP
Caravane GRUAU Tradition 40 CP Rouen (76000) 2 500€ Découvrir
Renault Megane
Renault Megane Coutances (50200) 2 000€ Découvrir
Vends Mercedes Classe A
Vends Mercedes Classe A Argences (14370) 29 000€ Découvrir
Tiguan
Tiguan Hérouville-Saint-Clair (14200) 9 900€ Découvrir
Bonnes affaires
Armoire ancienne
Armoire ancienne Caen (14000) 0€ Découvrir
Pots de buis
Pots de buis Caen (14000) 0€ Découvrir
Vide maison
Vide maison Cauvicourt (14190) 0€ Découvrir
Armoire ancienne
Armoire ancienne Caen (14000) 0€ Découvrir
L'application mobile de Tendance Ouest
Inscrivez vous à la newsletter
La météo avec Tendance Ouest
Les pronostics avec Tendance Ouest
Votre horoscope du vendredi 19 avril
Les jeux de Tendance Ouest
L'emploi avec Tendance Ouest
Films et horaires dans vos cinémas en Normandie
L'agenda des sorties de Tendance Ouest
Les concerts avec Tendance Ouest
Les replays de Tendance Ouest
Au Venezuela, Maria, Manuel et Julio, manifestants cagoulés