Le camion fait le tour de l'Hexagone depuis septembre dernier afin de sensibiliser sur le changement climatique et sur notre nécessaire adaptation aux fortes chaleurs. Le camion dit aussi "chambre climatique" développée par le Human Adaptation Institute, a fait escale, vendredi 6 juin, à Bois-Guillaume devant l'espace Guillaume-Le-Conquérant. Si l'atmosphère rappelle évidemment celle d'un sauna, il ne s'agit de pas de se détendre en sous-vêtements, le principe est de faire vivre aux participants un quotidien tout à fait banal sous 50 degrés (à l'ombre). C'est donc en jean et t-shirt manches longues que j'embarque dans ce futur étouffant aux côtés de six autres personnes dont le maire de Bois-Guillaume, Théo Perèz, qui a bien voulu mouiller la chemise pour l'occasion. Nous entrons dans un sas puis les portes de la chambre climatique s'ouvrent et la sensation de chaleur est immédiate.
Comme dans un four
On se croirait dans un four, en train de cuire à petit feu. La simulation débute avec une voix nous avertissant que notre ascenseur est en panne en raison des fortes chaleurs et qu'il faut monter une dizaine d'étages pour atteindre notre bureau. Des marchepieds sont à notre disposition pour simuler la montée des marches. Pendant 10 minutes nous "grimpons" ainsi sous une chaleur écrasante, et les premières traces de transpiration commencent déjà à se dessiner sur les vêtements. Cette première étape finie, nous passons au toucher.
Les fonctions cognitives altérées
Montre, lunettes etc. Plusieurs objets du quotidien sont installés sur un présentoir et sans surprise presque tout est brûlant, impossible de laisser la montre au poignet plus de quelques secondes par exemple. Seuls le bois et le carton semblent résister aux températures. L'expérience se clôture sur un test cognitif avec 10 questions pour éprouver notre mémoire, logique, concentration ou notre représentation spatiale. Il devient très difficile de se concentrer. J'arrive à répondre à 6 questions sur 10 et encore, avec plusieurs erreurs. Mes camarades semblent être dans la même galère.
"Pour décider de changer, on doit ressentir une émotion sensorielle"
Je sors complètement en nage après seulement 30 minutes à l'intérieur sous le regard amusé mais inquiet des prochains participants. "Le concept de Climate Sense est né il y a deux ans avec cette conviction, nourrie par les recherches, que pour décider de changer, on doit ressentir une émotion sensorielle", explique Eva Macaigne, membre de Human Adaptation Institute qui ne voit pas l'expérience comme une fatalité. "A la fin de l'exercice, on présente aux participants 50 propositions d'actions très concrètes pour s'adapter à ce futur."
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