Avec Damon Albarn, la magie opère sur disque comme sur scène, en témoigne la prestation de l'Anglais en novembre à Paris, à La Gaîté Lyrique, dans le cadre d'Arte Concert Festival. Au piano, au milieu de ses musiciens, dans une scène centrale entourée par le public, le fringant quinqua a livré un set envoûtant, avec ses nouvelles chansons, dans un registre encore différent.
La belle surprise, c'est déjà son nouvel album au titre à rallonge "The Nearer The Fountain, More Pure The Stream Flows" ("Plus proche est la fontaine, plus pur est le filet qui ruisselle").
Lyon, Snæfellsjökull
et Jules Verne
Différents accidents de parcours ont conduit Damon Albarn à faire preuve d mélancolie, l'une de ses marques de fabrique. Tout est d'abord parti d'une commande d'une œuvre pour la Fête des Lumières, évènement de la ville française de Lyon. L'artiste avait carte blanche.
Jamais où on ne l'attend, il convie un mini-ensemble symphonique à jouer en s'inspirant de la lumière et du paysage changeants observés derrière la baie vitrée de sa maison à Reykjavik.
L'Islande et lui, c'est une vieille histoire. Il y a acheté une maison pour fuir les groupies londoniennes du temps de la splendeur de Blur dans les années 1990. L'environnement islandais le fascine. Un rocher volcanique orne d'ailleurs la pochette de l'album.
"C'est quelque chose que j'avais fantasmé depuis des années: retracer (en musique) les mouvements de la météo, comment ils dessinent le paysage dans une période donnée", confie-t-il dans les notes d'intention de son disque.
L'endroit où il habite fait rêver : "Par la fenêtre, on peut voir le Mont Esja, la mer, et même par temps clair le Snæfellsjökull, glacier et volcan au cœur du 'Voyage au centre de la terre' de Jules Verne", décrit-il.
Mais la crise sanitaire survient et la Fête des Lumières, programmée en décembre 2020, est annulée. Quelques mois auparavant, en avril, était survenue la mort de Tony Allen. Ce batteur-fondateur de l'afrobeat, compagnon des débuts de Fela Kuti, était devenu un ami d'Albarn, le socle rythmique de son groupe The Good The Bad & The Queen et un contributeur de son autre projet, Gorillaz.
"Je pense que beaucoup de disques faits durant cette période (de crise sanitaire) documenteront cette ère", avance-t-il encore dans ses notes d'intention. C'est vrai, mais peu seront aussi beaux.
Envie d'afficher votre publicité ?
Contactez-nousEnvie d'afficher votre publicité ?
Contactez-nous
L'espace des commentaires est ouvert aux inscrits.
Connectez-vous ou créez un compte pour pouvoir commenter cet article.