Discuter de cuisine avec Li Peng, c'est convoquer son héritage familial, sa vie en Chine et la sagesse de sa grand-mère. Autant d'éléments qui ont inspiré cette Chinoise de 43 ans, installée à Rouen depuis quelques années, au moment de créer sa propre société. Terminées, ses vies de guide touristique ou dans le commerce international à l'autre bout du monde. Avec Les recettes de Li, elle s'est décidée à partager les plats et remèdes de son enfance.
"Ce sont les idées de ma grand-mère. Elle nous faisait manger des navets, des topinambours marinés au sel, au piment et à l'ail qu'on mangeait tout l'hiver, quand il faisait trop froid et qu'il n'y avait pas de légumes frais", se remémore Li Peng. Des recettes qui faisaient souvent office de médicaments. "Il n'y en avait pas là où j'ai grandi. Le jus de navet, pour nous, c'était bon pour calmer la douleur."
Recettes chinoises, produits normands
Alors, cet héritage culturel l'a suivie tout au long de sa vie, y compris quand, après s'être mariée avec un Français rencontré dans son pays natal, elle l'a quitté pour l'Hexagone et "une meilleure éducation" pour ses deux enfants. "Au début, je faisais ça pour moi, pour ma famille et mes proches. Puis j'ai vu que personne ne le faisait et j'ai eu l'idée de commercialiser des produits", précise l'entrepreneuse. Après quelques mois à créer son entreprise, elle s'est finalement lancée début 2020, en s'installant dans un local de l'incubateur Seine Créapolis sud, à Petit-Couronne. Si le contexte est compliqué avec plusieurs périodes d'inactivité causées par les deux confinements, Li Peng parvient tout de même à placer ses produits dans les rayons bio d'une grande surface voisine et de Biocoop, tout en attirant l'attention d'autres distributeurs potentiels.
Pour le moment, deux gammes de produits existent : différents jus et des petits condiments, tous à base de navets produits en Normandie. Mais ses racines et les goûts de son enfance ne sont jamais loin, puisque certaines épices, comme le poivre de Sichuan ou le piment oiseau, viennent de Chine.
Aujourd'hui, si la grand-mère de Li Peng n'est "malheureusement plus là", elle n'est pas oubliée. "Je suis fière d'elle, de ce qu'elle m'a appris", affirme-t-elle avec émotion. Ces traditions, elle essaye donc de les transmettre à son tour à ses enfants, qui "connaissent plus ou moins les méthodes et les remèdes". Un exemple ? "Quand ils toussent, je ne leur donne pas de médicaments, mais je leur fais des tisanes aux plantes, avec du chèvrefeuille ou de la réglisse." Comme le faisait sa grand-mère.
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