Comme son rival Saint-Etienne en 1976, l'épopée de l'OL s'est heurtée à un poteau. Le destin de la frappe de Karl Toko-Ekambi, repoussée par le montant gauche de Manuel Neuer, va forcément hanter les Lyonnais, qui dominaient à ce moment-là (17e).
Une minute plus tard, Serge Gnabry a ouvert le score (18e), scellant le dénouement de l'aventure européenne des Gones, qui n'ont pas trouvé les ressources pour s'en remettre.
Après les exploits contre la Juventus et Manchester City, les hommes de Rudi Garcia ont manqué de ce brin de réussite qui leur aurait permis de compenser leur déficit de talent face au grand favori du "Final 8".
Ils ont bien réussi un début de match enthousiasmant, mais entre le raté de Toko-Ekambi et le duel perdu par Memphis Depay (4e), les occasions gâchées se payent très cher face au Bayern, qui n'a pas eu besoin d'autant de tentatives pour battre Anthony Lopes.
Le doublé de Gnabry (33e) a même laissé envisager un scénario "à la barcelonaise" pour les Bavarois, qui ont pulverisé le Barça au tour précédent (8-2). Mais leur redoutable efficacité leur a fait défaut (22e, 38e, 50e, 90e).
la 15e pour "Lewy"
Robert Lewandowski, de la tête pour sa 15e réalisation de la saison dans la compétition, a donné un air plus sévère au score, ne réflétant pas l'état d'esprit des Lyonnais, qui se sont battus en seconde période pour s'offrir une sortie digne.
La belle histoire de l'OL s'arrête donc en demi-finale, comme en 2010, quand le Bayern - décidément - lui avait claqué au nez les portes de la cour des très grands (1-0, 3-0).
Le calendrier chamboulé par le coronavirus prive ses supporters d'un été à ressasser les images de ses exploits, de l'éclosion de Maxence Caqueret aux déboulés fous de Maxwel Cornet. Dès le 28 août, la réception de Dijon, en Ligue 1, fera l'effet d'un dur retour à la réalité pour Lyon.
L'absence en Coupe d'Europe à la rentrée, pour la première fois depuis 1996-97, annonce un mercato agité, avec le départ attendu de certains cadres de l'effectif, à commencer par le milieu Houssem Aouar. L'incertitude plane autour de l'héritage de cet été inespéré.
Pour continuer à rêver, le football français se tourne donc vers le Paris SG qui peut lui apporter sa seconde C1, après Marseille en 1993.
L'affiche entre l'ambitieux PSG, qui joue sa première finale, et la place forte allemande, en quête de son 6e titre (le premier depuis 2013), promet une opposition XXL, entre deux cadors qui n'ont pas laissé de chance aux outsiders Leipzig (3-0) et Lyon en demies.
finale XXL
Devant sa télévision, l'entraîneur Thomas Tuchel a constaté la solidité du bloc bavarois, renforcée par la complémentarité de la charnière entre David Alaba et Jérôme Boateng, et l'efficacité du gardien Neuer, décisif à plusieurs reprises (9e, 58e, 86e).
Dans les couloirs, Alphonso Davies et Serge Gnabry ont aussi été impressionnants, et contrôler leur influence sera l'une des clés pour Paris. Ils sont les moteurs d'une équipe qui ne s'arrête jamais d'attaquer.
Le technicien parisien a aussi vu le retour sur le terrain de Benjamin Pavard, l'habituel titulaire qui s'est blessé début août à une cheville et a bénéficié de quelques minutes contre Lyon.
Mais Lyon lui a aussi donné quelques clés pour forcer le coffre-fort munichois, qui a enchaîné un 21e succès consécutif. L'OL s'est créé des occasions en jouant dans le dos de la défense.
C'est comme ça, après une superbe ouverture de Caqueret, que Depay s'est échappé pour se présenter seul face à Neuer. De la même manière, Léo Dubois a lancé Karl Toko-Ekambi sur le côté droit, avant que l'international camerounais ne trouve le poteau.
La défense à trois a aussi montré que la force de frappe allemande, qui restait sur une moyenne supérieure à quatre buts par match dans la compétition, pouvait être plûtot contenue. Aux Parisiens de faire mieux.
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