Mardi 12 octobre, le tribunal administratif de Caen a examiné la requête de l'ancien Préfet du Calvados, Christian Leyrit, qui avait exigé le retrait immédiat du portrait en janvier dernier. Bernard Hoyé, le maire de Gonneville-sur-Mer, s'y était refusé. Pour la Préfecture, représentée à l'audience par Olivier Jacob, secrétaire général, la présence du portrait peut heurter la sensibilité d'un administré assistant à une séance de conseil municipal et donc, "porte atteinte au principe de neutralité du service public". Pour la mairie au contraire, le portrait n'est pas isolé mais présent au sein d'une galerie de portraits officielles, tous reçus des représentants de l'Etat avant chaque début de mandat.
"Cela n'en fait pas pour autant un portrait comme les autres", a souligné le rapporteur public durant l'audience. "Il incarne à lui seul l'origine du régime de Vichy et la politique de collaboration avec le troisième Reich". Plus généralement, la qualité de chef de l'état de Philippe Pétain pourrait à elle seule être abrogée puisque ce dernier a été condamné à mort et frappé d'indignité nationale. Par ailleurs, la cour s'est plus largement interrogée sur la présence de portrait d'anciens chefs de l'état dans une salle de conseil municipal. "Cela n'a rien à voir avec la tradition républicaine d'afficher le portrait de l'actuel chef de l'état dans les mairies". La décision de tribunal administratif de Caen a été mise en délibérée. Elle devrait être rendue public dans une quinzaine de jours.
Les explications sur cette affaire avec Floriane Bléas
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