Une carte interactive, baptisée Adonis et partagée par Solagro (une association française spécialisée dans la transition écologique, notamment dans les domaines de l'agriculture), permet désormais de visualiser l'utilisation des pesticides à l'échelle communale en France. Elle repose sur l'Indice de fréquence de traitement (IFT), un indicateur qui mesure l'intensité des traitements phytosanitaires appliqués aux cultures.
Les départements normands sous la loupe
En Normandie, la situation varie fortement selon les départements :
• Manche : relativement préservée, sauf sur le littoral nord-est et la baie du Mont-Saint-Michel.
• Orne : malgré son vaste espace agricole, l'usage des pesticides y est modéré.
• Calvados : globalement dans la moyenne, mais les environs de Caen affichent un taux élevé, notamment en herbicides.
• Eure et Seine-Maritime : fortement touchés, ces deux départements affichent les niveaux d'IFT les plus élevés, avec des pics atteignant 21,56, le maximum sur l'échelle. Ces zones, où l'agriculture intensive domine, présentent une plus grande dépendance aux traitements phytosanitaires.
Que signifie réellement l'IFT ?
Cette carte analyse l'utilisation des pesticides en croisant plusieurs données agricoles. Elle prend en compte les cultures déclarées, les pratiques de traitement selon les types de culture et les surfaces en agriculture biologique. Cela permet d'estimer l'IFT et de mieux comprendre l'impact des pesticides.
Les IFT, ou Indices de fréquence de traitements, sont des indicateurs utilisés en agriculture pour mesurer l'intensité de l'utilisation des pesticides, soit le nombre de doses de pesticides appliquées par hectare. Les IFT sont calculés en additionnant les doses de chaque produit phytosanitaire utilisé, pondérées par un coefficient qui reflète leur toxicité et leur impact environnemental.
Réglementation et limites
En France, l'utilisation des pesticides est encadrée par une réglementation stricte. Les autorités sanitaires fixent des limites maximales de résidus (LMR) dans les aliments et des doses journalières admissibles (DJA) pour protéger la santé publique. Ces seuils sont régulièrement réévalués afin de garantir leur inoffensivité.
Si certaines études soulèvent des questions sur les effets cumulés de plusieurs substances (effet cocktail), l'application des normes européennes vise à limiter tout risque pour le consommateur. En parallèle, des efforts sont entrepris pour encourager des pratiques agricoles plus raisonnées et réduire la dépendance aux produits phytosanitaires.
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