Le juge des contentieux a étudié, lundi 11 octobre, le cas du foyer Sainte-Marie à Rouen. Le lieu, quartier Saint-Nicaise, qui appartient à la Sarl Compagnie immobilière de France (CIF), doit faire l'objet d'une démolition pour un vaste programme immobilier de logements neufs. Depuis le 15 juin, il est occupé par des militants qui y ont trouvé refuge et fait l'objet de nombreuses réunions d'associations, notamment écologistes, qui cherchent à défendre les vastes jardins menacés par le projet du promoteur Sedelka. Devant le juge, les deux parties ont pu faire valoir leurs arguments. L'avocate de la CIF et de Sedelka, Murielle Gillette, réclame l'expulsion rapide "avant la trêve hivernale" et estime que l'occupation a empêché les travaux "qui auraient dû commencer fin juin". Argument contesté par Chloé Chalot, l'avocate de six des occupants, qui indique qu'un permis modificatif est toujours à l'étude par les services de la mairie de Rouen. L'information a été confirmée à Tendance Ouest par Fatima El Khili, adjointe au maire en charge de l'urbanisme, qui n'a pas encore signé ce permis.
Le conseil en profite pour argumenter sur l'absence "d'urgence à quitter les lieux", les travaux n'étant pas prêts à débuter. Elle estime qu'il est possible d'accorder un délai à ses clients, qui ont trouvé aux Jardins joyeux un lieu où s'abriter.
Enfin, l'avocate développe un argument plus procédural : la cour d'appel a été saisie pour se prononcer sur l'annulation d'une première ordonnance d'expulsion, décidée le 6 juillet, et n'a toujours pas statué. "Il n'y a pas de possibilité d'avoir deux juridictions saisies pour la même demande", estime-t-elle. Le jugement a été mis en délibéré au vendredi 29 octobre. Le juge pourra, soit ordonner l'expulsion immédiate, soit avec un délai, soit estimer que c'est à la cour d'appel de se prononcer.
Un combat écologiste
Lors de sa plaidoirie, Chloé Chalot, portant la parole des militants de l'ancien foyer Sainte-Marie, a aussi tenté de faire valoir l'urgence écologique. Le projet immobilier prévoit effectivement la destruction d'un immense espace vert en plein centre-ville. Les Jardins joyeux, comme ils ont été nommés par les militants, accueillent de nombreuses associations qui souhaitent le maintien de cette espace, dont Alternatiba, Bouillons Terres d'avenir, Extinction Rébellion ou Youth for Climate. Des associations qui ont adressé une lettre ouverte au maire de Rouen sur le sujet.
Les militants ont adressé au maire de Rouen une lettre ouverte (1/3)
Les militants ont adressé au maire de Rouen une lettre ouverte (2/3)
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