En attendant la réouverture tant espérée des lieux de culture, Raphaëlle Stopin, directrice du Centre photographique de Rouen, a choisi de présenter le travail original d'Hubert Crabières, pour offrir un peu de bonne humeur et de joie de vivre aux passants. Elle nous parle de cette démarche audacieuse et pleine d'humour.
Mettre à profit le confinement
Photographe français de la jeune génération, diplômé de l'école d'art de Cergy, Hubert Crabières s'est lancé un nouveau défi lors du premier confinement, dont témoigne cette nouvelle exposition en vitrine du Centre photographique. "Chaque jour, pendant les 55 jours du premier confinement, il s'est composé un nouveau costume en piochant dans son incroyable collection d'objets hétéroclites rassemblés dans son atelier-appartement, explique Raphaëlle Stopin. De ses fonds personnels, il a exhumé des formes insolites déclinées en divers formats pour composer chaque jour un improbable costume dans le but d'alimenter quotidiennement son profil Instagram." L'artiste couvert de cartes à jouer, d'origamis géants, de guirlandes lumineuses, de miroirs ou encore hérissé de crayons de couleur fait preuve d'une incroyable créativité ! "Le reconfinement des lieux culturels est un contexte favorable pour mettre en avant son geste artistique."
Mise en scène émise en scène
"Cette production sérielle rompt avec sa pratique habituelle", précise Raphaëlle. Hubert Crabières, qui a un sens aigu de la mise en scène, est régulièrement sollicité par la publicité ou la presse. "Dans cette série, il offre plusieurs niveaux de lecture au spectateur. C'est une exposition très facile d'accès car il partage avec le spectateur un univers frais et fait preuve de beaucoup d'humour et de poésie." Le cœur de son travail reste l'expérimentation des formes et du support photographique. L'artiste prend d'ailleurs grand soin à monter lui-même son exposition en reliant, par un jeu de cordelettes colorées entrelacées, les autoportraits les uns aux autres. "Il y a une vraie théâtralité dans son travail, et aussi un soin constant pour anoblir les matériaux a priori triviaux."
L'artiste sous les artifices
"La série témoigne du besoin de l'artiste de se retrouver sur le devant de la scène et du désir de l'artiste d'explorer d'autres façons d'habiter l'espace de son appartement", ajoute Raphaëlle. Cette série, quoique légère de prime abord, est pourtant le fruit d'un travail très rigoureux. Hubert Crabières s'est imposé une contrainte quotidienne. Chaque photo découle en effet d'un protocole strict, d'un cadrage précis et d'une mise en scène minutieuse. "Aucune image n'est retouchée", indique Raphaëlle. L'artiste qui se joue des rapports d'échelle prend encore de la hauteur avec cette série : "La mise en scène sert l'objet final qui est la photo. La performance n'est qu'au service de la photographie."
Pratique. Centre photographique de Rouen, jusqu'à réouverture des lieux culturels. Gratuit. centrephotographique.com
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