Le Professeur Astrid Vabret est virologue, chef de service au CHU de Caen.
L'Organisation mondiale de la santé parle à présent de pandémie au sujet du coronavirus. C'est sans surprise, selon vous ?
"C'est une pandémie, clairement, ça ne faisait pas de doute. Il suffisait pour l'Organisation mondiale de la santé de prononcer le nom au bon moment. Tous les professionnels savent qu'il est extrêmement difficile d'arrêter un virus à transmission respiratoire."
Le passage au stade 3 en France est inévitable ?
"Oui, c'est une étape qui est inévitable parce que l'épidémie va évoluer. Nous n'en sommes qu'au début. Le virus va continuer à se propager. Il faut prendre les dispositions qui sont appropriées et les mesures de confinement ont vocation à en freiner la diffusion."
Professeur Astrid Vabret
A-t-on assez anticipé, mis suffisamment de moyens ?
"On n'anticipe jamais assez. En 20 ans, cela fait quand même trois fois qu'un coronavirus émerge, avec plus ou moins de succès. Clairement, on a une sorte d'amnésie après chaque crise. Et l'orientation des budgets pour la recherche fait que c'est très difficile aujourd'hui de travailler sur ces sujets."
Est-ce qu'un vaccin contre le coronavirus est une piste crédible ?
"C'est une piste crédible, mais cela demande du temps. Il ne faut pas l'attendre pour régler l'épidémie actuelle."
Peut-on être infecté par le coronavirus sans le savoir ?
"On ne peut pas porter ce virus comme on porte un sac à main. Un virus, il rentre dans nos cellules. En revanche oui, on peut être infecté, très peu malade et transmettre l'infection. C'est une vraie problématique, car on peut ne pas repérer les transmetteurs. "
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