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Evacuation des migrants qui avaient trouvé refuge à l'université de Saint-Denis

Depuis janvier, ils dormaient, mangeaient et apprenaient le français au sein de l'université Paris-8 à Saint-Denis: quelque 200 migrants ont été évacués mardi matin vers un gymnase, où leur situation va faire l'objet d'un examen "au cas par cas".

Evacuation des migrants qui avaient trouvé refuge à l'université de Saint-Denis
Photo de l'entrée de l'Université de Saint-Denis, le 6 avril 2018 - Ludovic MARIN [AFP/Archives]

Au total, 194 migrants "ont été pris en charge par les services de l'Etat, tandis que 160 autres occupants illégaux ont également été évacués", a indiqué la préfecture de la Seine-Saint-Denis dans un communiqué.

L'opération a débuté à 4H45 pour s'achever vers 9H00. Alertés par une possible évacuation, environ 70 étudiants et militants avaient passé la nuit sur place, enroulés dans des sacs de couchage, sur la terrasse du bâtiment où les migrants avaient élu domicile.

A l'arrivée des CRS, ils ont fait bloc devant l'entrée, formant une chaîne humaine autour des sans-papiers. Quelques empoignades et tirs de gaz lacrymogènes plus tard, les migrants ont rejoint les bus qui devaient les conduire dans un gymnase du Raincy, en Seine-Saint-Denis.

Parmi eux, Issa, arrivé de Libye il y a un mois, a dit à l'AFP ne pas savoir où on le conduisait. Mais il espère obtenir des papiers lui permettant de "faire sa vie" en France.

La présidence de l'université, qui a chiffré les dégâts matériels de l'occupation à plus de 800.000 euros, a transmis une liste de 133 noms de personnes susceptibles d'être régularisées, selon une source proche du dossier. Reste à savoir si les migrants évacués mardi figurent sur cette liste.

Au départ une centaine, ces sans-papiers, originaires d'Afrique de l'Ouest, mais aussi du Soudan ou d'Érythrée, dormaient dehors dans un campement à Paris jusqu'à ce que des militants leur proposent en janvier de venir se mettre à l'abri dans cette université.

La dernière évacuation d'un campement insalubre de migrants à Paris, la 36e organisée depuis trois ans, remonte au 4 juin. Un millier de personnes avaient été évacuées, moins d'une semaine après une opération du même type dans le nord-est de la capitale.

Double occupation

A Paris-8, la vie s'était organisée, rythmée par l'AG hebdomadaire - traduite en cinq langues -, les cours de français, les corvées ménagères et les parties de basket sur la terrasse. "De l'air, de l'air, ouvrez les frontières", proclamaient des graffitis.

Au printemps, l'université a même vécu au rythme d'une double occupation: celle des migrants, mais aussi celle des étudiants qui protestaient contre la réforme de l'accès à l'université, comme dans d'autres facultés alors perturbées ou bloquées.

Au fil des semaines, d'autres personnes extérieures à l'établissement ont profité de la confusion pour s'y installer.

La présidence de cette université, berceau du Gisti (Groupe d'information et de soutien aux immigrés) et haut lieu de la lutte des sans-papiers, avait laissé s'installer les migrants. Mais le dialogue a rapidement tourné à l'aigre avec le collectif de soutien.

Dans un communiqué, la présidente Annick Allaigre a justifié mardi son appel à la force publique par l'"impossibilité d'établir un dialogue constructif" avec les militants, mais aussi par "le souci de permettre les meilleures conditions de rentrée aux étudiants ainsi qu'à la communauté pédagogique". Elle a aussi dénoncé le climat d'insécurité régnant dans l'établissement en proie aux "violences" et "vols à répétition".

Sur Twitter, le collectif de soutien aux migrants de Paris-8 a fustigé une "féroce répression" et appelé à un rassemblement à 18H00 devant la basilique de Saint-Denis, tout en réitérant leur refus des "logiques individualisantes" du droit d'asile, qui "trient entre bons et mauvais migrants".

Chez Youssef, l'un de ses membres, dominait un "sentiment de colère et de révolte" après l'évacuation. Pour autant, ce militant de 29 ans en est convaincu: "Il y aura de nouvelles occupations l'année prochaine, car nous allons continuer cette lutte, et même l'amplifier".

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