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A Mayotte, la population se sent "trahie" et demande du "concret"

"On maintient le barrage jusqu'au bout, rien n'a été signé": sur le barrage de Koungou, dans le nord de Mayotte, l'accord de principe trouvé la veille entre l'intersyndicale et la ministre des Outre-mer est loin de convaincre la population.

A Mayotte, la population se sent "trahie" et demande du "concret"
Manifestants place de la République à Mamoutzou, à Mayotte, le 13 mars 2018 - [AFP]

"Elle a fait quoi la ministre, à part de la communication? Ce matin, tout le monde s'est réveillé en colère", dénonce Said Saindou, fonctionnaire de 36 ans, qui dort sur le barrage "depuis plusieurs jours".

"Elle ne nous a servi à rien. Elle était venue pour semer la division", regrette-t-il, affirmant que le barrage serait maintenu "jusqu'à ce que le gouvernement comprenne".

"En Guyane, c'était plus facile, ils ont obtenu ce qu'ils voulaient, ils ont obtenu du concret", analyse-il, revenant sur le mouvent social de mars-avril 2017, pour réclamer un rattrapage avec la métropole.

"Faut arrêter de prendre les Mahorais pour des cons", insiste M. Ousseny, barbu musclé qui ne veut pas donner son prénom, également fonctionnaire.

"On n'est pas là pour le plaisir, ce n'est pas facile pour nous. Pour le moment on maintient, car tout ça ce sont des sucettes qu'on promet aux enfants pour les faire tenir tranquille. Mais nous on n'a même pas la sucette, juste la promesse de la sucette", ajoute-t-il.

Pour lui, "on a fait grève, il faut que ce qu'on a obtenu soit acté, qu'il y ait un écrit". Mais "la ministre n'avait rien dans ses valises".

"A Paris on se félicite de son travail formidable", dit-il, "mais il a tellement été formidable que des violences ont eu lieu hier soir à M'tsampéré", où quatre voitures ont été brûlées par des délinquants, au moment même où la ministre négociait avec l'intersyndicale et les élus.

"Je laisse pas tomber"

Pour Anissa Hadhurami, syndicaliste CGT qui travaille dans la grande distribution, la négociation en elle-même a été "une trahison", "puisqu'on nous avait dit que la délégation (du collectif de citoyens et de l'intersyndicale à l'origine du mouvement de contestation populaire, ndlr) devait simplement remettre un courrier à la ministre".

"Moi depuis le début du mouvement, j'ai laissé ma fille chez quelqu'un, j'ai laissé mon mari, je laisse pas tomber", insiste-t-elle.

Sur le barrage de Longoni, où l'on dénombre parfois "jusqu'à 1.000 personnes", selon Mama Célèbre, "présidente" de ce point de blocage stratégique qui empêche l'accès au port et à la station Total, le sentiment est identique. Tenu par de nombreuses femmes en salouva, dont certaines s'attellent à la préparation des repas pour tout le monde, autour d'une grande marmite de riz, "le barrage est maintenu à tout prix", insiste-t-elle.

"On va le maintenir jusqu'à une signature. On ne veut pas de paroles en l'air. Ils avaient déjà promis ça à nos grands-parents et arrière grands-parents", ajoute Toto Amachebane, transporteur et président du syndicat des transporteurs.

Un peu plus loin, sur les murs d'un bâtiment, des inscriptions interpellent le président de la République: "Macron aide ton pays, aide Mayotte".

"Macron, il ne s'est pas encore exprimé sur Mayotte, et il est venu à Mayotte seulement deux heures, ça ne compte pas, ça montre son mépris et le mépris du gouvernement vis-à-vis de nous", s'énerve Ali Insa, commercial de 32 ans, à Mamoudzou, le chef-lieu, en évoquant le déplacement du chef de l'État pour la campagne présidentielle, uniquement sur la Petite-terre.

"Le gouvernement a crié victoire trop vite. C'est une mascarade", dénonce-t-il.

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