La salle de la Cité à Rennes (Ille-et-Vilaine) était occupée depuis le 1er mai 2016 par des militants anti-loi Travail. Vendredi 13, au petit matin, elle a été évacuée par les forces de l'ordre, dont une unité du RAID. Parmi les militants évacués, Hugo Poidevin, un Normand qui étudie à Rennes. Il est par ailleurs conseiller municipal Front de Gauche à Cherbourg (Manche). Il témoigne au micro de Tendance Ouest.
Nous nous attendions à être évacués. J'étais sur le toit pour un tour de garde lorsque les premiers messages sont tombés, vers 5h30, pour nous prévenir de l'arrivée de la police", raconte-t-il.
Maison du peuple en cours d'évacuation par les CRS et gendarmes mobiles. #maisondupeuple #loitravail pic.twitter.com/DRWLIH2DpL
— Hugo Poidevin (@HugoPoidevin) 13 mai 2016
Les policiers interviennent par la grande échelle
Vers 6h, à l'aide d'une scie circulaire et d'un bélier, des policiers ont ouvert la barricade métallique installée par les occupants. Une trentaine de fonctionnaires sont entrés dans la cour du bâtiment, selon un témoin interrogé par l'AFP. Peu après 6h30, une douzaine d'occupants étaient montés sur le toit afin d'éviter l'évacuation. Au même moment, dans la rue, des dizaines de militants, au sol, faisaient face aux forces de l'ordre.
Vers 7h, des policiers sont montés sur une nacelle, accrochée à une grue, pour surplomber la scène. Selon l'étudiant cherbourgeois, ils auraient "mis en joue les militants". Environ une heure plus tard, des hommes du RAID et des gendarmes mobiles sont montés sur le toit à l'aide de la grande échelle des sapeurs-pompiers et ont délogé les occupants.
Nous sommes descendus un par un. Mais on se serrait les coudes au sens propre. Pour nous décrocher les uns des autres, les policiers ont dû nous molester un peu", commente Hugo Poidevin, qui indique qu'une personne a été interpellée.
Les gendarmes mob par la grande echelle pour deloger derniers occupants de la salle de la cite #Rennes #LoiTravail pic.twitter.com/LLRSEwxRGl
— gilles le morvan (@gilleslemorvan) 13 mai 2016
Un huissier passé la veille
La salle de la Cité, renommée "Maison du Peuple" par les occupants, avait fait l'objet d'une convention de la mairie de Rennes, qui autorisait cette occupation pour sept jours, selon des modalité précises. "C'est une salle où l'on mange, un lieu pacifique de débats, avec des projections, des concerts, autour du mouvement contre la loi Travail", indique l'élu de Cherbourg, qui évoque une intervention "disproportionnée".
Les occupants de la salle de la Cité sortent sous les hourras de la foule à #Rennes pic.twitter.com/tIUQZ8DSaB
— Jérôme Gicquel (@jgicquel) 13 mai 2016
Selon l'AFP, la ville de Rennes avait demandé mercredi 11 mai aux occupants de quitter les lieux. Le lendemain, un huissier était passé signifier cette injonction aux occupants, après une nouvelle manifestation contre la loi travail.
Un accord d'occupation salle de la Cité signé avec syndicat Sud Solidaire ville de #Rennes et la préfecture. pic.twitter.com/UAKBMUa0n1
— RennesVilleMétropole (@metropolerennes) 4 mai 2016
Lire aussi. Revivez les manifestations du jeudi 12 mai en Normandie.
Réaction de la maire de Rennes
Dans la journée, le maire de Rennes Nathalie Appéré a réagi à l'expulsion. "Le contrat était clair avec les occupants : une mise à disposition de la salle moyennant le strict respect du règlement intérieur et l’engagement pris devant l’État d’aucun départ de manifestation depuis la salle de la Cité". Pour l'élue, "le contrat a été clairement rompu par les occupants. L’occupation devait cesser".
AUDIO : Le témoignage du Cherbourgeois Hugo Poidevin
Hugo Poidevin
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